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Cannabis : les commerçants luxembourgeois n’ont « pas de vision arrêtée »


Nicolas Henckes, le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC), propose un débat sans préjugé mais sans naïveté sur la légalisation du cannabis au Luxembourg (Photo : DR)

«Cannabis, une opportunité pour le commerce local ? ». L’intitulé du débat proposé lundi est «un brin provocant», concède Nicolas Henckes, le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC). Il n’empêche, le débat est là ! Interview avant la rencontre, prévue à Kalborn.

La légalisation du cannabis, quelle opportunité pour le commerce local ?

On ne peut pas rester sur l’annonce faite par la coalition, sans anticiper les impacts. L’idée globale, c’est d’obtenir les effets bénéfiques  sans les effets négatifs. Mais une fois qu’on a dit ça ? Lundi, avec des spécialistes du sujet, nous aborderons toute la complexité du produit. Entre le classique pétard, les huiles et les produits dérivés, il y a un monde ! On ne sait pas encore quel produit va être légalisé. Nous voulons avoir la vision la plus complète des enjeux, pour anticiper ce qui devrait être annoncé ce mois-ci.

Des commerçants vont-ils se positionner sur la vente du produit ? Quel type de commerce, des coffee-shop, des pharmacies ?

Nous ne le savons pas encore. Ce que nous voulons, pour une telle réforme, c’est que ça ne soit pas fait à la légère. Il faut aborder le sujet sans préjugé, mais garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’un produit anodin. La CLC n’a pas de vision arrêtée sur la légalisation du cannabis, et les formes qu’elle doit prendre. Nous avons en revanche des souhaits : que la vente soit bien encadrée, notamment d’un point de vue de la qualité du produit, et que notre pays garde un maximum la main sur le circuit, notamment au niveau de la production.

Le président de la CLC souhaite que la production se fasse au Luxembourg, pour des raisons de traçabilités (Photo d'illustration : AFP).

Le président de la CLC souhaite que la production se fasse au Luxembourg, pour des raisons de traçabilités (Photo d’illustration : AFP).

Nous misons sur une légalisation très régulée

Quand vous parlez de qualité du produit, il s’agit d’en maîtriser la force par exemple ?

Le débat sur le taux de THC peut être pris à l’envers. Vos confrères de Reporter démontraient récemment que la légalisation était décevante au Canada. Notamment parce que la puissance du produit est trop limitée. Si on légalise pour que les gens continuent à se tourner vers le marché illégal, je ne vois pas l’intérêt. Il faut que la réforme étouffe le marché illégal.

Les commerçants craignent-ils que des groupes internationaux spécialistes du cannabis se ruent sur le marché luxembourgeois ? Laissant ainsi peu de place au « petit » commerce…

Nous n’avons pas cette crainte pour le moment, car nous misons sur une légalisation très régulée. La vente ne sera d’ailleurs ouverte qu’aux résidents. Ce qu’il faut, c’est vérifier qu’il y aura un contrôle stricte par rapport aux mineurs, que les produits soient parfaitement traçables, et que l’on mise sur un circuit luxembourgeois de production et de diffusion.

Propos recueillis par Hubert Gamelon

Débat chez le producteur de chanvre industriel Cannad’Our, à Kalborn, lundi 18h30. Une visite du site est prévue à 16h30.

 

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