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Cancer : le point sur la recherche au Luxembourg


La Journée mondiale contre le cancer se tient aujourd’hui. L’occasion de rappeler que si la recherche avance, il est plus sensé d’opter pour un mode de vie sain afin de réduire le risque de contracter la maladie.

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Les travaux de recherche du Dr Simone Niclou portent sur le cancer du cerveau, un cancer plus rare, mais souvent fatal. (Photo : archives Editpress)

Au Luxembourg, le cancer constitue la première cause de mortalité chez les hommes (31,2%) et la deuxième chez les femmes (25,1%). En 2013, il était responsable de 28,1% des décès, soit 1 059 personnes décédées de ses suites.

Le gouvernement a mis en place pour la première fois un Plan national cancer de 2014 à 2018, cela pour renforcer le combat et mobiliser toutes les forces vives. Une bonne chose selon le docteur Simone Niclou, directrice du Laboratoire de neuro-oncologie Norlux au Luxembourg : « Il est très important d’avoir une stratégie à l’échelle nationale, afin de tous aller dans la même direction. La mise à notre disposition d’échantillons par les hôpitaux va être d’une aide précieuse, mais j’espère surtout que les fonds alloués à la recherche vont également arriver. »

Le Dr Simone Niclou est spécialisé dans les glioblastomes, des tumeurs cérébrales particulièrement agressives pour lesquelles il n’existe pas de traitement. La recherche a récemment prouvé, par différentes études cliniques, que le traitement anti-angiogénique (qui consiste en des médicaments qui empêchent la fabrication des vaisseaux sanguins qui irriguent la tumeur cancéreuse) qui devait éviter que ce type de cancer se développe, n’a en réalité aucun effet sur la survie du patient.

Une bien mauvaise nouvelle quand on sait que la survie pour de telles tumeurs est de 6 à 8 mois, alors que pour un cancer du sein par exemple, on parle de 10 à 20 ans, quand on ne guérit pas tout simplement. En attendant, d’autres pistes de recherche sont explorées : « de nouvelles mutations de gènes de la tumeur ont été découvertes, cela donne de nouvelles hypothèses de recherche, même si nous n’avons pas encore de résultat probant », précise-t-elle.

> La recherche avance par saccades

C’est grâce à la médecine personnalisée, qui cible l’étape moléculaire de la tumeur, que les chercheurs comptent faire des avancées. C’est le traitement contre le mélanome qui progresse ces dernières années, même s’il reste un cancer agressif dont on ne guérit pas encore largement. « Il y a beaucoup de récidive, mais les chiffres sont encourageants. Les nouvelles thérapies profitent du système immunitaire : c’est ce que l’on appelle l’immunothérapie », poursuit le Dr Niclou.

Globalement, la recherche avance malgré tout : « Elle avance, mais par saccades. Évidemment, en comparaison avec la médecine pratiquée vingt ans en arrière, les traitements se sont améliorés. Mais cela est spécifique à chaque cancer : c’est, par exemple, le mélanome qui a bénéficié des plus grandes avancées. »

D’après le rapport intitulé « Statistiques des causes de décès pour l’année 2013 », publié par la direction de la Santé en janvier de cette année, les cancers les plus courants qui entraînent la mort chez les hommes sont, par ordre de fréquence : les cancers du poumon, du colon et de la prostate.

Chez les femmes, ce sont, par ordre de fréquence : les cancers du sein, du poumon et du colon. Concernant le cancer de la prostate, « il y a beaucoup à faire s’il est diagnostiqué précocement. C’est un peu la même chose pour le cancer du sein, même s’il y a des sous-groupes qui sont difficiles à traiter ».

Le bon sens reste de mise : « le mieux est, de toute façon, de mener une vie saine. C’est très important, même si ce n’est pas une garantie, malheureusement », prévient le médecin. Les principaux facteurs de risque sont : le tabagisme, la surcharge pondérale et l’obésité, la consommation insuffisante de fruits et légumes, le manque d’exercice physique et la consommation d’alcool.

De notre journaliste Audrey Somnard


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