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Cambriolages : l’état démuni


Hier, le CSV a interpellé Etienne Schneider sur la recrudescence de cambriolages. Les députés ont compris que les moyens du gouvernement semblaient limités.

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Le ministre Etienne Schneider cherche des solutions pour pouvoir assermenter plus de nouveaux policiers. (Photos : AFP/archives/Hervé Montaigu)

Libérer les policiers des tâches administratives pour les mettre sur le terrain, regrouper des commissariats de proximité et compter sur la vigilance des citoyens et leur participation à cette lutte sont quelques moyens avancés hier par le ministre de la Sécurité intérieure.

Le ministre Etienne Schneider (LSAP) est le premier à vouloir mettre davantage d’effectifs sur le terrain pour lutter contre la recrudescence de cambriolages. Mais ses moyens sont limités. L’État a un problème de recrutement, alors que, souligne le ministre, la police grand-ducale est confrontée « à un grand nombre de départs à la retraite ».

Sur 300 candidats qui se présentent à l’examen, un petit tiers seulement réussit les épreuves. Sur ces 80 à 100 candidats, il n’en reste plus que la moitié après les tests psychologiques, selon Etienne Schneider. Ceux-là sont alors envoyés pour deux ans à l’école de police. « Les départs sont vraiment difficiles à remplacer », convient le ministre.

Parce que l’on ne peut pas placer un policier devant chaque maison, les autorités comptent sur la participation et la vigilance des citoyens. Hier, les députés ont débattu du sujet à l’occasion d’une interpellation du groupe chrétien-social. Le député Léon Gloden rappelait les chiffres les plus récents qui démontrent une explosion des cambriolages de l’ordre de 30 % par rapport à l’année précédente. S’inspirant d’une étude du Statec publiée en septembre dernier, Regards sur les cambriolages, Léon Gloden, et d’autres députés après lui, a relevé qu’au cours des cinq dernières années, 10 % des ménages avaient fait l’objet d’un cambriolage et 5 % d’une tentative de cambriolage. De plus, 34 % de la population pense qu’elle sera victime d’un cambriolage au cours des douze prochains mois.

> Priorité à l’information

Face à cette situation, le CSV interroge le ministre. Ce dernier a précisé que de nombreux cambriolages parmi les 3 400 enregistrés chaque année étaient commis dans des bureaux ou des baraques de chantier pour rafler du matériel. Bien sûr, il y a de nombreux cambriolages chez des particuliers et les monte-en-l’air affectionnent particulièrement les maisons d’où ils s’enfuient plus facilement.

Quant aux moyens, Etienne Schneider mise beaucoup sur l’information. Une campagne dans ce sens a d’ailleurs été lancée qui remporte un vif succès, selon Claudia Dall’Agnol (LSAP) qui a témoigné hier de l’affluence que rencontrent les réunions d’information qui se déroulent dans les communes. Les députés, comme le ministre, reconnaissent que les citoyens ont un rôle essentiel à jouer en collaborant avec la police, « sans être pour autant scotchés derrière leur fenêtre du matin au soir », comme l’illustre le député libéral Max Hahn. Ce dernier craint déjà un gros problème l’année prochaine avec la présidence du Luxembourg dans la mesure où les effectifs policiers seront déployés pour assurer la sécurité des réunions européennes et qu’ils manqueront sur le terrain des cambriolages.

Etienne Schneider souhaiterait libérer des effectifs sur le terrain en confiant le travail administratif à des civils, idée qui a fait son chemin depuis longtemps. Il aimerait également regrouper des commissariats de proximité, mais le ministre sait d’avance qu’il se heurtera aux communes, hostiles à l’idée de laisser partir son commissariat. L’audit lancé sur l’organisation de la police apportera peut-être des réponses mais pas de miracles.

Pas moins de 24 arrestations ont eu lieu le mois dernier. Selon l’étude du Statec, les personnes interrogées étaient, en matière de sanction, en majorité favorables à des travaux d’intérêt général plutôt qu’à une peine de prison. Mais encore faut-il identifier et arrêter les cambrioleurs. Le taux de résolution reste faible, de l’ordre de 6 %.

De notre journaliste Geneviève Montaigu

 

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