La réserve globale de l’assurance maladie-maternité atteint 588 millions d’euros, alors que la seule année 2016 a affiché un solde positif de 182 millions d’euros. Avec tout ça, il va falloir améliorer les prestations.
Les chiffres d’emblée. C’est par là que le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider (LSAP), a commencé son point presse à l’issue de la quadripartite Santé réunie mercredi à la Chambre de commerce, au Kirchberg. Le comité qui examine l’évolution des recettes et des dépenses se réjouit de l’excellente situation financière de l’assurance maladie-maternité qui affiche un solde des opérations courantes de 181,7 millions d’euros en 2016.
«Après un solde de 105 millions d’euros en 2015, nous pouvons nous attendre à un solde de 178 millions d’euros pour 2017», déclare le ministre Romain Schneider. La réserve globale de l’assurance maladie-maternité était de 587,2 millions d’euros en 2016, soit un taux de la réserve globale de 23,6 %. La réserve devrait atteindre les 765 millions d’euros fin 2017, ce qui représenterait un taux de 28,8 %.
Encore mieux, ce taux de la réserve globale passerait à 35,5 % fin 2018 grâce à la croissance de l’emploi que connaît le pays. Alors oui, il faut songer à des améliorations pour les assurés. Lors de la dernière quadripartite d’automne, des mesures avaient été prises pour améliorer la prise en charge de certains soins dentaires et visuels dont une partie est entrée en vigueur au mois de janvier.
Romain Schneider s’interroge sur la façon d’utiliser cette réserve «de façon responsable à court et moyen termes». La réponse viendra d’un groupe de travail qui analyse des pistes pour des prestations supplémentaires attendues dès 2018, «notamment en soins visuels», précise le ministre. Il insiste surtout sur la médecine préventive, un volet qu’il veut développer et qui serait un des meilleurs usages de cette réserve, pour la santé des assurés et celle des finances.
Mieux rembourser les implants dentaires
Des propositions concrètes de ce groupe de travail seront à l’ordre du jour de la réunion quadripartite d’automne et de nouvelles prestations seront introduites dès l’année prochaine. Tout va donc pour le mieux entre les partenaires sociaux et les prestataires et ce sont les assurés qui devraient en profiter.
«Avec une telle réserve, on devrait pouvoir améliorer les remboursements en matière d’implants dentaires», estime de son côté Carlos Pereira, de l’OGBL, qui se demande toujours pourquoi les soins dentaires sont si chers à Luxembourg. «Les gens partent se faire soigner à Budapest où ils paient leurs implants deux fois moins cher et ce sont des dentistes allemands qui opèrent», observe le syndicaliste. Il défend également les remboursements pour les médecines alternatives.
De son côté, Christophe Knebeler, du LCGB, estime que l’impact des mesures prises l’an dernier serait de 10 millions d’euros, ce qui représente pour lui une goutte d’eau par rapport à la réserve globale. Le syndicaliste attend surtout des progrès pour les soins visuels. Quoi qu’il en soit, des améliorations interviendront et seront annoncées cet automne.
Urgences : une analyse
La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, a fait le point sur les services d’urgence. Elle s’est dite déterminée, comme son collègue Romain Schneider, à faire des propositions concrètes à la fin de l’année. «Nous n’imposons rien aux hôpitaux sur l’organisation des urgences, mais nous tenons au respect de certains standards et à la garantie que chaque résident aux quatre coins du pays puisse bénéficier d’une bonne prise en charge», a insisté Lydia Mutsch.
Pour limiter l’engorgement aux urgences, un premier groupe de travail avait été chargé d’élaborer des pistes pour améliorer le fonctionnement des services d’urgence. Elles seront complétées par une analyse approfondie des activités des services d’urgence dans les différents sites des quatre centres hospitaliers luxembourgeois.
«C’est une étape essentielle dans ce dossier», a souligné la ministre de la Santé, qui veut garantir «des flux de patients avec des pics d’activité maîtrisés grâce à une organisation efficiente», dit-elle.
Geneviève Montaigu