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Association des professeurs (Apess) : le comité exécutif jugé «illégitime»


André Berns, professeur de mathématiques au lycée de garçons de Luxembourg et candidat à l'élection du comité exécutif. (photo Hervé Montaigu)

Depuis le 25 mars, l’Association des professeurs de l’enseignement secondaire et supérieur (Apess) attend l’élection d’un nouveau comité exécutif. Quatre candidats sont résolus à aller jusqu’au bout de leur revendication. L’Apess est contestée pour la signature de l’accord entre l’intersyndicale et le gouvernement concernant une hausse, sans contrepartie, de la charge de travail pour les enseignants.

Daniel Reding est le président de l’Apess depuis huit ans. Le 25 mars dernier, lors de l’assemblée générale (AG), l’association aurait dû élire un nouveau comité directeur, mais l’élection a été reportée – officiellement en raison d’un procès en cours et de problèmes de statuts.

Pour les quatre candidats (André Berns, Gilles Everling, Marco Breyer et Patrick Beil) qui avaient espéré hériter ce jour-là du comité exécutif, il ne peut s’agir que d’un «prétexte» , d’une «tactique dilatoire» du comité exécutif pour se maintenir au pouvoir. En réalité, si les élections ont été reportées, c’est que «l’équipe Reding» aurait tenté de se faire réélire grâce à «400 votes par procuration» , ce que les membres de l’Apess auraient refusé.

Convoquer une nouvelle assemblée générale

Entretemps le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, a annoncé de nouvelles mesures permettant de faire des économies dans l’enseignement. Mais l’actuel comité exécutif de l’Apess sous la direction de Daniel Reding «illégitime» , car «élu ni d’après les statuts ni selon la loi» , ne serait plus en droit de chercher des accords avec le gouvernement, ont estimé trois des candidats lors d’une conférence de presse, hier.

Marco Breyer, membre de la Délégation nationale des enseignants (DNE), créée en opposition à l’accord sur les économies au sein de l’enseignement conclu entre l’intersyndicale (Féduse, Apess et SEW/OGBL) et Claude Meisch, de même qu’André Berns et Gilles Everling (membres tous deux de l’Apess et du bureau de coordination) exigent donc la «convocation d’une nouvelle AG» . Car, à l’heure actuelle, les membres ne seraient ni «correctement informés ni consultés» par «l’équipe Reding, qui passe outre la volonté du corps enseignant» .

L’ambition des quatre candidats est de fédérer autour d’eux les opposants à l’accord conclu en juillet entre l’intersyndicale et le gouvernement. Des opposants issus à la fois de l’Apess, du SEW/OGBL, de la Délégation nationale des enseignants et du Bureau de coordination des comités des enseignants. Aux yeux des quatre candidats, c’est d’une Apess «forte, unie, démocratique, légitime et réactive» que les enseignants ont besoin.

Dans cette optique, les candidats jugent « inacceptable » la façon dont le syndicat se trouve au bord du gouffre en raison de « manœuvres irresponsables et nocives de l’équipe Reding ». Et d’exiger la convocation d’une nouvelle assemblée générale jusqu’au 13 octobre, date à laquelle les candidats espèrent enfin pouvoir faire face à leurs électeurs.

Dans le cas inverse, les membres de l’Apess se verraient contraints d’instaurer un «administrateur externe» qui sera chargé de l’élection «juste et transparente» d’un nouveau comité exécutif.

Frédéric Braun

« De l’hypocrisie à l’état pur »

Pour le président de l’Apess, Daniel Reding, joint par téléphone mercredi, les déclarations des candidats à la succession du comité exécutif qu’il préside sont de «l’hypocrisie à l’état pur» . Car si l’élection n’a pas eu lieu, c’est bien parce que le comité attendrait l’issue d’un procès en cours et que les statuts poseraient problème. Aux yeux de Daniel Reding, les candidats pourraient d’ailleurs avoir du mal à se faire élire, compte tenu du fait qu’ils ne représentent «que 200 enseignants» pour l’instant, chiffre confirmé par les concernés.

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