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Asselborn : «Il est faux de se focaliser uniquement sur Swift»


Jean Asselborn en discussion avec son homologue allemande, Annalena Baerbock. (Photo : Union européenne)

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères hésite encore à cautionner le retrait de la Russie du système bancaire Swift. L’impact des sanctions déjà prises par l’UE ne serait pas à sous-estimer.

La France est pour, l’Autriche aussi. La Lettonie s’impatiente. Mais l’Allemagne ou la Hongrie bloquent toujours. Le Luxembourg hésite, lui aussi, à exclure la Russie du système d’échanges bancaires international Swift. «Il faut faire attention de ne pas provoquer, en plus de la crise ukrainienne, une crise économique mondiale. Exclure la Russie de Swift aura un impact sur le marché mondial et pourrait, donc, s’avérer contreproductif, en nuisant en fin de compte plus à l’Occident qu’à la Russie», a expliqué, vendredi, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, lors de son arrivée à Bruxelles. «Mais le débat n’est pas encore terminé.»

Les ministres européens des Affaires étrangères se sont finalement quittés, en soirée, sans un accord sur Swift. Jean Asselborn tient toutefois à relativiser les choses. «Il est faux de se focaliser uniquement sur Swift. Les sanctions décidées ne sont pas à considérer comme mauvaises parce qu’elles n’incluent pas» l’exclusion russe de ce système bancaire international. «Il est bien plus important de couper la Russie des marchés financiers internationaux. Elle ne pourra plus faire d’opérations financières en euros ou en dollars. L’interdiction de l’exportation de technologies européennes et américaines aura aussi un impact majeur. Les deux tiers de la flotte aérienne russe ont besoin de pièces de rechange venant d’Europe ou des États-Unis. Elles ne seront plus disponibles pour la Russie», développe le chef de la diplomatie luxembourgeoise.

Le paquet ficelé par l’UE resterait «unique» dans l’histoire des sanctions prises contre des États. Jean Asselborn reste toutefois ouvert à l’établissement d’un troisième paquet. En attendant, il salue le gel des avoirs du président russe, Vladimir Poutine, et de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, placés dans les pays de l’UE.

Pique sur l’accueil des réfugiés dans l’UE

Le ministre Asselborn, également en charge de l’Immigration, a évoqué, vendredi à Bruxelles, un autre sujet qui lui tient à cœur. En prévision de l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés ukrainiens dans l’UE, Jean Asselborn salue le fait que «chaque pays est prêt à ouvrir sa porte et accueillir ces réfugiés de guerre». Il ne manque cependant pas de lancer une pique en direction des pays les plus réticents à accueillir des demandeurs d’asile et autres migrants : «Il est bon que les cœurs et les frontières s’ouvrent. Mais j’espère qu’à l’avenir les États membres ne feront plus de différences entre réfugiés arrivant par l’est ou par le sud. Quelle est la différence entre ces réfugiés ?», martèle le ministre luxembourgeois.

Le gouvernement luxembourgeois a évoqué, vendredi matin, le volet humanitaire, sans communiquer sur ses conclusions. Jean Asselborn a cependant déjà mis en perspective un statut particulier pour les réfugiés ukrainiens et les regroupements familiaux à venir.

Lire aussi : Plusieurs banques russes bientôt exclues de la plateforme Swift

Un commentaire

  1. M. Asselborn, comme dit Poutine, Vous les Europeens etes des faibles. Votre visage m apparait soudain

    Et j ajoute pour avoir un peu etudie en Russie que leurs valeurs sont toutes autres. Des sanctions economiques, ils n en ont rien a f…tre. Meme leurs ambassadeurs sont payes pour le dire, et je peux vous garantir qu ils le pensent