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Absentéisme au travail : des salariés moins souvent malades ?


(illustration Fabrizio Pizzolante)

Les salariés au Luxembourg tombent-ils moins souvent malades, ou hésitent-ils davantage à se mettre en arrêt ? Le taux d’absentéisme pour raison médicale a en effet connu un léger recul l’an dernier, selon un rapport du ministère du Travail publié mardi.

Ce taux s’est établi en 2017 à 3,64%, contre 3,73% en 2016, d’après les calculs réalisés par l’Inspection générale de la sécurité sociale. Un pourcentage plus ou moins stable depuis 2012, mais en hausse depuis 2006 (3,17%), selon la courbe d’évolution.

Le coût direct de l’absentéisme, qui se compose de la somme des salaires versés par les employeurs aux salariés malades ainsi que de la somme des indemnités versées par la Caisse nationale de santé (CNS), est passé de 587 millions d’euros en 2016 à 619 millions en 2017. Toutefois, rapporté à la rémunération totale des salariés, ce coût reste stable à 2,4%, souligne le rapport.

Dans les faits, près d’un salarié sur deux (47%) n’a pas été malade au cours de l’année 2017. Ceux qui l’ont été ont connu en moyenne 2,6 épisodes de 8,1 jours chacun, précise la synthèse.

Les frontaliers plus touchés que les résidents

Cette baisse constatée l’an dernier résulte tout d’abord d’une diminution du taux de longue durée (absences de plus de trois semaines), détaille le rapport. Elle s’explique notamment par une plus grande précocité du premier contact entre l’assuré et le Contrôle médial de la sécurité sociale (CMSS). En effet, depuis octobre 2017, la procédure de convocation au CMSS est déclenchée
après 40 jours d’incapacité, sur une période de 47 jours, contre 77 jours consécutifs auparavant.

Dans le même temps, la stagnation du taux d’absences de courte durée liées aux facteurs saisonniers (grippe, gastro-entérite) a contribué à faire baisser les arrêts.

Logiquement, l’âge du salarié est un facteur aggravant. Le taux des plus de 50 ans est 1,6 fois plus élevé que celui des moins de 30 ans.

Autre donnée, le taux d’absentéisme des frontaliers (4,0%) qui est supérieur à celui des résidents (3,3%). Le fait d’habiter au‐delà des frontières et de se rendre chaque jour au Grand-Duché comporte des particularités pouvant expliquer cet écart, dont la plus évidente est liée aux trajets domicile‐travail. Souvent allongés pour cause de difficultés de circulation, ces déplacements peuvent être vus comme une source de fatigue et de stress supplémentaire, indique le rapport.

LQ