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Viols et séquestration : dix ans requis contre le cafetier de Niederkorn


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En première instance, l’ancien patron du café de Niederkorn poursuivi pour avoir violé deux serveuses avait écopé de 16 ans de réclusion, dont 6 avec sursis.

« Je suis innocent. Ce n’est pas vrai. » Tels étaient les mots du quinquagénaire, mardi après-midi devant la Cour d’appel. Comme en première instance, il a fermement contesté les accusations de viols et de séquestration portées contre lui. «Je ne comprends pas pourquoi elles veulent m’accuser de choses que je n’ai jamais faites», a répondu le prévenu quand la Cour d’appel lui a demandé pourquoi les victimes mentiraient.

Deux séries de faits sont reprochées à cet ancien patron du café rue de Longwy, à Niederkorn. Le premier fait remonte au 25 juillet 2010. Devant la chambre criminelle en première instance, la victime, âgée de 24 ans, avait déclaré avoir été violée par son patron lors de son premier jour de travail. Cela s’était passé alors que tous les clients avaient quitté le café et qu’elle attendait d’être payée pour le travail qu’elle avait presté. Le tout avait commencé par des attouchements. «J’ai toujours rejeté ses avances», avait-elle témoigné en ajoutant qu’elle pensait avoir le contrôle. Elle avait accepté dans le but d’obtenir son salaire : «Je voulais avoir l’argent et rentrer.»

La deuxième série de faits concerne une période comprise entre avril et août 2011. La deuxième serveuse avait affirmé avoir été victime d’abus sexuels, à l’âge de 22 ans, lorsqu’elle logeait dans la chambre au-dessus du café, mise à sa disposition par son patron. En lui enlevant régulièrement les clés, il l’aurait également empêchée de quitter l’établissement. «Le fait qu’elle ait fini par incendier la maison peut être interprété comme un appel à l’aide. Car les abus n’ont pas eu lieu qu’une seule fois», avait interprété l’expert psychiatre qui avait examiné la jeune femme. Le procès pour cet incendie criminel a eu lieu la semaine passée. L’affaire a été mise en délibéré.

Me Vogel : «Il n’y a aucun témoin oculaire»

Pour son procès en appel, le prévenu a changé d’avocat. Me Gaston Vogel a plaidé l’acquittement pour cause de doute. «Il n’y a aucun témoin oculaire», a-t-il soulevé. Mais la représentante du parquet général, Simone Flammang, a estimé que les déclarations des deux victimes ont été «constantes». Comme les juges de première instance, elle a demandé de retenir le viol, les attentats à la pudeur, les coups et blessures volontaires ainsi que la séquestration. «Le but de la séquestration le 23 juin 2011 est de garantir son impunité. Il l’empêche de faire constater médicalement les traces du viol», a-t-elle noté.

Le parquet général a néanmoins qualifié de «très sévère» la peine prononcée en première instance : «Dix ans de réclusion serait une peine adéquate.» Il ne s’oppose pas à ce que la peine soit assortie d’un sursis probatoire de deux à trois ans avec l’obligation de se soumettre à un traitement psychiatrique et d’indemniser les parties civiles.

Ces dernières ont réitéré mardi leur demande d’indemnisation. Au total, Me Marc Lentz et Me Caroline Stirn réclament pour leurs clientes autour de 300 000 euros de dommages et intérêts. Pour rappel, en première instance, le prévenu avait été condamné à verser un total de 30 000 euros aux parties civiles.

Le 12 juillet, la Cour d’appel rendra son arrêt.

Fabienne Armborst