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Un carambolage qui a chamboulé leur vie


L'homme assis sur la banquette arrière de la Fiat Punto n'avait pas survécu. (Photo : police grand-ducale)

Au 2e jour du procès du tragique accident survenu fin octobre 2014 sur l’A13 entre Altwies et Frisange, le tribunal a entendu les trois prévenus. L’un a terminé en chaise roulante.

Un mort et plusieurs blessés graves. C’était le bilan du carambolage impliquant cinq voitures sur l’A13 entre Altwies et Frisange le 31 octobre 2014. «Lors de la première collision, l’homme assis sur la banquette arrière de la Fiat Punto était encore en vie. Ce n’est que lors du deuxième choc qu’il est décédé», a indiqué le médecin légiste au deuxième jour du procès, mardi après-midi.

Depuis lundi, les conducteurs de la VW Golf, de la Fiat Punto et de l’Audi A4 comparaissent devant la 16e chambre correctionnelle. Contrairement à d’autres dossiers, il n’y avait pas d’alcool ou de drogue en jeu. C’est notamment le défaut de prévoyance et de précaution ayant entraîné involontairement la mort du trentenaire et des coups et blessures qu’on leur reproche.

Comme les deux autres prévenus, le conducteur de la VW Golf se rendait au travail ce matin-là. Quand, d’un seul coup, il a mordu l’accotement puis tapé une borne d’appel d’urgence. Le choc a été tel que son véhicule a été propulsé sur la voie de dépassement. À la barre mardi, le jeune homme de 25 ans, aujourd’hui en chaise roulante, a déclaré se souvenir d’avoir allumé les warnings, pris son portable et sa veste de sécurité, puis être sorti de voiture. C’est alors que l’Audi rouge serait arrivée et l’aurait «happé au niveau du bassin». Depuis, il est paraplégique.

Une bataille de chiffres au plan civil

Le conducteur de l’Audi se souvient d’avoir freiné à bloc. Le sexagénaire qui s’en était sorti avec deux vertèbres cassés parle d’une voiture blanche qui aurait coupé sa trajectoire. Le quadragénaire au volant de la Fiat Punto, pour sa part, ne se souvient de rien. Grièvement blessé, il avait été victime d’un AVC à l’hôpital… Il souffre toujours des séquelles.

Au plan civil, c’est une véritable bataille de chiffres qui a eu lieu hier à l’audience. Il n’y a pas que la famille de la victime décédée qui réclame des dommages et intérêts, à savoir 300 000 euros au total. Les trois prévenus se sont aussi constitués parties civiles. Le conducteur de la VW Golf déjà condamné à la chaise roulante réclame 155 000 euros, celui de la Fiat Punto 960 000 euros et celui de l’Audi 23 000 euros. À cela s’ajoutent les constitutions de parties civiles de certains proches et celles des deux autres automobilistes impliqués dans l’accident, mais qui n’ont pas atterri sur le banc des prévenus. Suite du procès ce mercredi matin avec les plaidoiries de la défense.

Fabienne Armborst