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Station-service braquée à Frisange : le trio poursuivi arrêté en France


Le 15 août 2017, une station-service de Frisange avait été braquée. Quatre amis témoins de la scène n’avaient pas hésité à intervenir à l’époque. S’ils n’avaient pas réussi à les arrêter, ils avaient noté leur plaque d’immatriculation. Le trio poursuivi pour avoir extorqué 1500 euros du coffre-fort avait été arrêté en France. Son procès s’est ouvert mardi.

«Haut les mains, c’est un braquage!» Il est autour de 6 h 15, ce 15 août 2017, lorsque deux hommes armés et cagoulés cachés derrière le garage d’une station-service à Frisange font irruption et surprennent les deux employées qui s’apprêtent à franchir la porte de la boutique. Menacées avec des armes, elles exécutent les ordres des malfrats. À entendre l’une des employées, auditionnée, mardi matin, par la 13e chambre criminelle, tout s’est passé très vite : «Ils nous ont fait faire le code et nous ont demandé où était la salle du coffre. Ma collègue leur a ouvert…» Tandis que l’un se saisit des tiroirs-caisses et de l’argent liquide, l’autre s’empare du sac plastique d’une poubelle. Sac dans lequel ils emporteront leur butin. En raison de leurs cagoules et gants, difficile pour l’employée de les décrire plus précisément. Tout ce dont elle se souvient, c’est le tour des yeux de l’un deux : «La personne qui prenait l’argent dans le coffre avait la peau basanée.»

Butin en main, ils avaient pris la fuite. Les deux employées, quant à elles, avaient préféré s’enfermer dans la salle du coffre et appeler la police. Que quatre jeunes étaient arrivés à leur rescousse, elles ne l’ont appris que par la suite.

Le sac plastique avec le butin

Quatre copains qui rentraient ce matin-là de vacances avaient en effet observé sur le terrain de la station-service les mouvements suspects des deux hommes cagoulés. Témoins de la scène, ils avaient décidé d’agir. Devant la porte, ils avaient ainsi attendu que le duo ressorte. Le premier homme leur avait échappé. Le coup de feu tiré en l’air ne les avait toutefois pas refroidis. Au deuxième homme cagoulé, ils réussiront à arracher le sac plastique avec le butin. Et ils en étaient venus aux mains. Le malfrat avait également perdu son arme. Mais il réussira à regagner, tout comme le premier, le véhicule garé sur le parking P&R où les attendait un troisième homme. Un dernier tir aurait alors retenti. À bord d’une voiture immatriculée en France, le trio avait pris la fuite en direction de la France.

Les témoins non plus n’avaient pas vu le visage des braqueurs. Hormis le fait que l’un avait la «peau brun foncé», ils n’avaient pu livrer plus de détails à la police. Mais comme ils avaient relevé la plaque d’immatriculation des fuyards, la police luxembourgeoise avait pu identifier, avec l’aide de ses collègues français, le propriétaire de la Ford Mondeo. Il s’agissait du père de l’un des trois hommes qui se trouvent sur le banc des prévenus.

Une prostituée au lieu du braquage?

Arrêté le 16 août, Yakoub T. (24 ans) avait rapidement avoué avoir participé au braquage. Il avait aussi prévenu les enquêteurs qu’ils trouveraient une arme ainsi que 1 000 euros chez lui. Enfin, plus tard dans la soirée, il avait livré les noms de ses «deux complices» : Serge L. (32 ans) et Hakim H. (22 ans). Le premier, il aurait été le chercher à Compiègne la veille du braquage. Lors de ce voyage, Yakoub T., déjà au volant de la Ford Mondeo, c’était d’ailleurs fait contrôler par un radar à Metz.

À l’ouverture de leur procès mardi matin, Serge L. et Hakim H. ont fermement contesté leur implication dans le braquage. Or plusieurs autres indices les ont amenés sur le banc des prévenus. Lors de la perquisition chez Serge L., la police avait pu saisir le même type de baskets Reebok que celles aperçues sur les images de la vidéosurveillance de la station-service. Et dans le cadre des écoutes téléphoniques, certaines déclarations de sa copine avaient également éveillé les soupçons. Ainsi savait-elle qu’ils avaient «perdu un flingue» tout comme le détail des «chaussures blanches» et qu’«on les avait balancés»… Interrogé, le trentenaire avait expliqué avoir préféré raconter à sa copine avoir participé à un vol à main armé plutôt que de lui dire qu’il avait fréquenté une prostituée….

Une explication un peu «spéciale» au goût de la présidente. «C’est un gros hasard que tous ces détails collent avec l’affaire de Frisange», s’est-elle permis de lui faire remarquer. Suite du procès ce mercredi après-midi.

Fabienne Armborst

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