Une centaine de cargaisons de bois, des milliers de tortues, oiseaux et reptiles, plus d’une tonne d’ivoire : des saisies coordonnées par Interpol dans 103 pays ont porté un coup au trafic d’espèces sauvages et de produits naturels.
Menée entre le 14 septembre et le 11 octobre, l’opération Thunder, quatrième du genre depuis 2017, a permis aussi l’arrestation de 699 trafiquants, annonce l’organisation internationale de coopération policière, basée à Lyon, dans un communiqué publié lundi.
L’opération a ciblé des espèces protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Au total, 45 500 animaux et plantes ont été saisis, dont 1 400 tortues – et plus de 6 000 œufs -, 1 160 oiseaux et 1 800 reptiles. Au Mexique, dans l’État de Sinaloa, un tigre blanc femelle adulte, un jaguar et un lionceau de quatre mois ont été sauvés par les forces de l’ordre participant à l’opération. Au Zimbabwe, la police a empêché le transfert de 32 chimpanzés en provenance de la République démocratique du Congo.
L’opération a permis aussi d’intercepter des cargaisons importantes.
Évasion fiscale et homicides
À la frontière du Cameroun, des agents des douanes ont saisi 187 défenses d’éléphants, représentant 856 kg d’ivoire pur, dans un camion qui arrivait du Gabon. Les douanes indiennes ont intercepté un chargement de 18 tonnes de bois de santal rouge qui devait rejoindre les Émirats arabes unis. Une tonne d’écailles de pangolin, prélevées sur environ 1 700 animaux tués, 56 tonnes de produits marins, 950 tonnes de bois et près de 16 tonnes de plantes ont également été saisies.
« Ce type de trafic est le quatrième plus important au monde et il représente une activité illégale lucrative, dont les conséquences sont dévastatrices non seulement pour l’environnement mais aussi pour la société, la santé publique et l’économie mondiale », commente le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock, dans le communiqué.
« Il s’accompagne souvent, en effet, de faits d’évasion fiscale, de corruption et de blanchiment d’argent, et même d’homicides, perpétrés par des groupes criminels ayant recours aux mêmes itinéraires de contrebande que le trafic d’armes, de drogue ou la traite d’êtres humains », ajoute-t-il.
Durant l’opération, cinq policiers et trois membres de l’office des forêts en Macédoine du Nord ont été attaqués alors qu’ils intervenaient contre des trafiquants de bois.
LQ/AFP