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René s’oppose à sa peine : «Je ne suis pas un criminel !»


René refuse d’être assimilé à un criminel. (Photo : archives lq)

Au tribunal, il n’est pas toujours question que de crimes affreux et délits honteux. Il y a aussi des affaires mignonnes qui font sourire avec bienveillance.

L’affaire de René est l’une de celles-là. René est un septuagénaire luxembourgeois de bonne famille. En mars 2022, il a été condamné par ordonnance pénale après avoir commis un excès de vitesse. Il le reconnaît volontiers, mais explique dans un exposé en plusieurs points lundi à la barre de la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, qu’il trouve cette condamnation «injuste». C’est pourquoi il a fait usage de son droit d’opposition à l’ordonnance pénale.

«C’était la nuit», «par temps sec» «sur une route bien éclairée» et «large», argumente-t-il. «Il n’y avait pas de danger en vue» et «pas de circulation». Il demande un allègement de la peine prononcée à son encontre. «Je préférerais donner l’argent de l’amende à une association caritative», précise-t-il.

2 millions de kilomètres sans accident

Plus encore que cette condamnation, ce qui chagrine René est de se sentir «assimilé à un criminel» et se lance dans une énumération de crimes – rédigée avec soin et style – qu’il n’a pas commis et qui pourraient, selon lui, lui valoir une telle assimilation. Il conclut en précisant qu’en 55 ans de conduite, il a parcouru 2 millions de kilomètres sans accident. «Je ne suis pas un criminel!»

Le représentant du ministère public et la présidente de la chambre correctionnelle lui ont aimablement expliqué qu’il n’avait pas commis de crime – juste un délit –, qu’un danger pouvait survenir à n’importe quel instant sur la route et qu’il avait eu raison d’user de son droit de faire opposition au jugement.

Une ordonnance pénale «est un jugement pénal pris, selon le cas, par le tribunal correctionnel ou le juge de police lorsque le procureur d’État estime que le délit ou la contravention reproché au prévenu ne doit requérir qu’une amende», explique le site internet justice.lu. «Le prévenu n’est pas convoqué à une audience devant le juge pénal. S’il n’accepte pas la peine prononcée par le juge, il dispose de voies de recours.»

René saura s’il a attendri les juges le 13 février.