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Procès du Waldhof : deux ans de prison requis


Luxembourg – Le parquet a également demandé une amende de 10000 euros au prévenu pour la mort du soldat au Waldhof.

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C’est en voulant retirer l’arme sur son dos que le prévenu serait resté coincé dans la bandoulière et que ses doigts se seraient retrouvés sur la gâchette. (Photo : Editpress)

Cinquième et dernière journée du procès de l’accident meurtrier au dépôt de munitions du Waldhof en 2012, hier. À la barre, le prévenu a maintenu sa version des faits : il serait resté coincé dans la bandoulière de son arme. Une hypothèse que le président de la Chambre correctionnelle a toutefois du mal à suivre.

C’est en voulant retirer l’arme sur son dos qu’il serait resté coincé dans la bandoulière et que ses doigts se seraient retrouvés sur la gâchette. Voici la version du prévenu, David B., dont l’arme a tué Laurent T., le 5 novembre 2012.

Or, selon l’enquête, le prévenu avait déjà retiré l’arme avec la bandoulière trois fois au cours de l’après-midi, sans le moindre incident. D’où la remarque du président de la chambre correctionnelle, Prosper Klein, hier : « Trois fois ce geste fonctionne sans problème. Pourquoi, la quatrième fois, faites-vous une fausse manipulation ? »

Tout en rappelant au prévenu que sa version n’est pas plausible, Prosper Klein a maintenu son idée selon laquelle trois personnes se trouvaient dans la guérite au moment de l’accident : le prévenu David B., la victime Laurent T. et le troisième collègue chargé de la garde, Damien L.

Pour Prosper Klein, le défibrillateur livre un indice : l’appareil a enregistré une conversation entre les deux personnes portant les premiers secours : l’une y disait « je l’ai fait », l’autre répondait « je l’ai vu ». Ces paroles pourraient être attribuées respectivement à David B. et Damien L.

> Le parquet : « La faute revient au prévenu »

Dans son réquisitoire, le représentant du parquet, Gabriel Seixas, a requis une peine d’emprisonnement de deux ans et une amende de 10 000 euros, soit la peine maximale prévue pour homicide involontaire.

Pour le parquet, le prévenu David B. n’est pas une nouvelle recrue. En effet, il était dans l’armée depuis avril 2010. Il a en outre été décrit par ses supérieurs comme un soldat expérimenté. « La faute revient à David B. seul. Les consignes de sécurité pour le maniement d’une arme étaient connues, il ne s’y est pas tenu », indique le représentant du parquet. Ce dernier retient également l’hypothèse selon laquelle les soldats auraient joué avec leurs armes dans les instants qui ont précédé le drame.

Au cours de sa plaidoirie, maître Alex Krieps, l’avocat du prévenu, a insisté sur les lacunes existant au niveau de la formation et de l’absence de contrôle des supérieurs. Lors de la formation en septembre 2012 au Waldhof, il n’y aurait pas eu de démonstration quant à la manière de décharger les armes à l’entrée de la guérite. Me Alex Krieps a demandé une peine de prison de neuf mois avec sursis pour le prévenu.

Me Claude Pauly a enfin demandé pour les proches de la victime, au titre du préjudice moral notamment, une indemnisation de près d’un demi-million d’euros : « Mes parties ne sont pas satisfaites. Elles auraient préféré repartir avec des certitudes », a-t-il conclu.

Le prononcé du verdict est prévu pour le 21 janvier 2015.

De notre journaliste Fabienne Armborst

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