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Moselle Nord : un pharmacien accusé de harcèlement moral


Selon les informations du Républicain Lorrain, le pharmacien visé n’exerce plus. (Photo Pixabay)

Un ancien préparateur en pharmacie dénonce son licenciement et accuse son patron de harcèlement moral. Les prud’hommes et le conseil de l’Ordre régional ont sanctionné le pharmacien de Moselle Nord. Mais ce dernier conteste et use de tous les recours. Les décisions ne sont donc pas définitives.

Le préparateur en pharmacie soutient que son patron se servait des caméras du magasin pour surveiller ses employés. Il dénonce l’utilisation d’une sonnette pour écourter le temps passé avec les patients. Il décrit une pression constante, des bilans chiffrés individualisés dans cette officine du pays thionvillois.

Il avait été licencié fin 2015, après vingt-sept ans de service, pour inaptitude. Mais le salarié estime que son mauvais état de santé est directement lié aux conditions de travail qu’il a subies.

Le préparateur a saisi le conseil des prud’hommes de Thionville qui lui a donné raison en première instance, en mai 2017. Le pharmacien visé a porté le dossier en appel. Mais la chambre sociale de la Cour de Metz a confirmé la nullité du licenciement en novembre 2021. Dans son arrêt, elle condamne l’employeur à verser près de 100 000 euros d’indemnités et de dommages et intérêts. « Il convient de constater que le harcèlement moral est établi et qu’il est directement à l’origine de l’inaptitude physique du salarié », retient la cour d’appel. Elle s’appuie notamment sur les déclarations de plusieurs salariés qui confirment la version de leur collègue plaignant, s’agissant de l’usage de caméras de surveillance et du chronométrage établi pour traiter une ordonnance.

L’ex-employeur, lui, continue de contester : il a formé un pourvoi en cassation qui n’a pas encore été examiné.

Interdiction d’exercer

Une procédure disciplinaire se joue en parallèle du volet social. Car le salarié a également saisi le conseil régional de l’Ordre des pharmaciens en 2017, sur les mêmes motifs qu’aux prud’hommes. Là encore, il a fallu être patient. La décision a été rendue en juillet 2021 : la chambre disciplinaire a elle aussi sanctionné l’ancien patron. Le conseil régional de l’Ordre a prononcé « une interdiction d’exercer la pharmacie pendant un an ».

La décision, motivée par écrit, relève « des agissements et des pratiques constitutifs de manquements aux obligations professionnelles du pharmacien ». Elle pointe le fait que le patron ait contesté les arrêts de travail du plaignant ainsi que la surveillance de ses salariés aux comptoirs de vente.

Officine vendue

Entre-temps, l’ex-pharmacien Nord mosellan a vendu son officine, il n’a pas renouvelé son inscription au sein de la profession, selon nos informations. Il a tout de même fait appel de cette sanction disciplinaire auprès du conseil national de l’Ordre cette fois, qui n’a pas encore statué.

« L’ancien employeur de mon client n’a pas hésité à user de tous les recours, à intenter tout ce qu’il est possible contre mon client et les personnes qui ont témoigné dans ce dossier. Sans succès jusqu’ici », résume l’avocate thionvilloise du salarié licencié, Me Charou Anandappane, qui suit les procédures depuis le début.

L’ex-pharmacien s’estime victime d’un acharnement, d’après les documents fournis par sa défense auprès du conseil de l’Ordre. Son avocat n’a pas donné suite à nos sollicitations.

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