Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Arlon – L’homme suspecté d’avoir tué la jeune Béatrice à Arlon a bien agressé une femme en Lorraine le 9 décembre.
Jérémy Pierson avait été pris en chasse le 8 décembre par la police grand-ducale à hauteur de Frisange. Il avait réussi à filer. (Photo : DR)
Outre le meurtre de Béatrice, l’agression et le viol d’une conductrice à Arlon, Jérémy Pierson aurait commis des délits en France. L’information qui circulait depuis quelques jours est confirmée : Jérémy Pierson a aussi agressé une jeune femme avec un couteau, le matin du 9 décembre dans la rue du général Mangin à Saint-Avold, en Moselle française. L’enquête arrive à la conclusion que c’est bien le jeune arlonais l’auteur de l’agression.
Que faisait Pierson là-bas ? Ayant volé une Alfa Roméo rouge Giuletta à Wolkrange (Belgique), il avait été pris en chasse par des policiers du Grand-Duché et de France. Avant d’échouer à Saint-Avold (France) où il avait abandonné cette Alfa Romeo, retrouvée abandonnée le 13 décembre.
Mais le parquet de Sarreguemines, en Lorraine, a précisé, vendredi, d’autres faits délictueux imputables à Jérémy Pierson. Tout d’abord la nuit du 8 au 9 décembre vers minuit, il serait l’auteur d’un vol de clés et de portefeuille à l’intérieur de la clinique Saint-Nabor à Saint-Avold.
Quelques heures plus tard, un peu avant 8h, il a donc agressé au couteau une automobiliste qui vérifiait l’état de sa voiture dans la rue du général Mangin. La dame, effrayée, a réussi à prendre la fuite puis a porté plainte.
> Il vole une autre voiture pour rentrer
Ce qui continuait à poser question, c’était la façon dont Pierson était parvenu à quitter Saint-Avold et à remonter sur Arlon en Belgique, puisqu’il a abandonné à Saint-Avold l’Alfa Romeo volée.
Selon le procureur de la République de Sarreguemines, Christophe Mira, un individu correspondant à Pierson aurait volé un autre véhicule à 8h15 le matin du 9 décembre, soit juste après l’agression de la dame au couteau. Le vol de cette voiture, une Peugeot, a eu lieu rue Schouler, dans Saint-Avold. Pierson s’est emparé aisément de ce véhicule car son propriétaire était sorti de la voiture, laissant son moteur tourner.
C’est donc à bord de cette Peugeot immatriculée en France que Pierson est revenu à Arlon le matin du 9 décembre, jusqu’à son appartement de la rue Netzer où les forces de police l’ont interpellé en début d’après-midi. D’après nos infos, c’est cette Peugeot volée à Saint-Avold qui aurait été retrouvée près de la Poste, rue de la Meuse à Arlon.
Le procureur de la République de Sarreguemines précise qu’il a dénoncé ces faits auprès du parquet du procureur du Roi à Arlon le 18 décembre.
Vendredi, la chambre du conseil du tribunal d’Arlon a ordonné par ordonnance, la jonction des deux dossiers – celui concernant Béatrice Berlaimont et le dossier de viol sur une jeune femme – et confirmé le mandat d’arrêt de l’inculpé pour une période de 3 mois.
> Pierson reste en prison
C’est donc sans surprise que l’auteur présumé du meurtre et du viol de l’adolescente de 14 ans a vu son mandat d’arrêt confirmé.
Et ces dernières révélations apportées dans son dossier, comme cette agression au couteau d’une jeune femme par Pierson le 9 décembre en Moselle française, quelques heures avant son arrestation à Arlon, ne font que charger encore un peu plus la barque déjà bien lourde du jeune inculpé arlonais.
À l’issue de la chambre du conseil, le conseil du prévenu, Me Dimitri Soblet, n’a pas souhaité faire la moindre déclaration. L’avocat est même sorti par l’arrière du bâtiment pour ne pas être interviewé par les médias présents. Me Soblet nous a précisé plus tard simplement que « l’enquête suivait son cours et qu’elle nécessitait du temps et du calme ».
Du côté du ministère public, la porte-parole du parquet luxembourgeois, Sarah Pollet, annonce qu’elle donnera mardi prochain une conférence de presse sur l’évolution de l’enquête concernant l’affaire Béatrice Berlaimont.
Une initiative à saluer de la part du parquet, tant l’instruction obligatoirement très secrète depuis le 10 décembre a dû laisser libre cours à des informations et investigations des médias, parfois très crédibles, parfois fantaisistes.
Des rapports entre la presse et la justice toujours délicats… On en veut pour preuve que le procureur du roi du Luxembourg, Damien Dillenbourg, va ouvrir une information judiciaire pour violation du secret de l’instruction dans l’affaire Béatrice.
Dominique Zachary (L’Avenir)
