Le Maroc est sous le choc après la diffusion d’une vidéo montrant un groupe de jeunes agresser sexuellement une jeune femme dans un bus, la presse locale dénonçant une scène «insoutenable» et faisant état de l’arrestation lundi de quatre des agresseurs.
Diffusées dimanche sur les réseaux sociaux, les images suscitaient lundi une salve de réactions indignées sur les réseaux sociaux et dans les médias au Maroc. Sur les images, on voit un groupe d’adolescents, torse nu, en train de bousculer violemment une jeune femme en pleurs dans un bus, la touchant dans des parties intimes de son corps, tout en s’esclaffant. La victime, à moitié dénudée, pousse des cris de détresse, alors que le bus continue de rouler, sans qu’aucun passager n’intervienne.
La scène a eu lieu à Casablanca, métropole économique du royaume, précise la presse locale, affirmant que la victime est atteinte d’un handicap mental. La société chargée du transport en commun M’dina Bus, a indiqué que «l’agression s’est déroulée ce vendredi 18 août» et que les agresseurs avaient été «appréhendés ce lundi 21 août.» Quatre des six auteurs de ce «viol collectif» ont finalement été arrêtés lundi, ont affirmé plusieurs médias marocains, dont la télévision publique 2M.
«Horreur à Casablanca», «des monstres commettent un crime odieux», écrit la presse locale, qui tire la sonnette d’alarme sur le phénomène du harcèlement des femmes dans l’espace public. L’association Touche pas à mon enfant a lancé lundi un appel à témoins afin «de traduire en justice cette horde barbare qui s’est attaquée lâchement à une jeune fille». Des internautes ont, eux, appelé à un sit-in le 23 août à Casablanca pour exprimer leur indignation.
Au Maroc, marcher seule dans la rue relève parfois du parcours du combattant. Ou plutôt de la combattante: elles y subissent fréquemment remarques désobligeantes et insultes. Selon les chiffres officiels, près de deux Marocaines sur trois sont victimes de violences. Et les lieux publics sont les endroits où la violence physique à leur égard est la plus manifeste. Début août, une autre vidéo montrant une horde de jeunes hommes traquer une jeune femme marchant seule dans la rue à Tanger (nord) avait déjà suscité l’indignation dans le pays.
Le Quotidien/AFP