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Luxembourg : une institutrice à la barre pour des propos haineux sur Facebook


Poursuivie pour avoir rédigé des propos haineux sur Facebook, une institutrice était convoquée à la barre mardi matin. (Illustration : Archives LQ)

Le parquet a requis six mois et une amende contre l’institutrice pour ses propos haineux.

Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise? J’ai rédigé ce commentaire parce que j’étais en colère qu’une femme ait été attaquée. J’avais eu une expérience similaire. J’aurais dû lire l’article auparavant.» Voilà les mots de la prévenue poursuivie pour incitation à la haine et à la violence sur Facebook, mardi matin à la barre de la 18e chambre correctionnelle.

Le 22 septembre 2016, l’institutrice remplaçante, âgée aujourd’hui de 40 ans, avait publié un commentaire en dessous d’un lien menant vers un article du site d’informations allemand N24 rapportant comment une contrôleuse de train en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (D) s’était fait traiter de «salope» et menacer par un groupe de voyageurs sans billet. Pour le parquet, il n’y a pas de doute que la quadragénaire a insinué que les auteurs des méfaits décrits dans l’article devaient obligatoirement être de confession musulmane. «Je suis athée. Voilà pourquoi j’ai sorti l’histoire avec le prophète», s’est défendue la prévenue mardi.

«Si les propos peuvent être dérangeants et blasphématoires, je ne pense pas qu’ils aient atteint le degré pour inciter à la haine», a estimé Me Frédéric Mioli. Selon l’avocat de la quadragénaire, il s’agit de «propos maladroits». Sa cliente n’aurait pas demandé qu’on prenne les armes contre ces personnes. Elle aurait juste voulu que la femme ait l’opportunité de se défendre contre les personnes qui l’ont agressée. «Je ne pense pas que les propos soient à ce point haineux qu’ils entrent dans le champ d’application de l’article 457-1 du code pénal. Elle est à acquitter», a conclu Me Mioli.

Pour le parquet, l’infraction est cependant bien établie. «L’auteur avait la volonté de provoquer une réaction dans le public. Elle a clairement visé les musulmans», a appuyé sa représentante avant de requérir six mois de prison et une amende à l’encontre de la prévenue. Et d’ajouter : «J’espère que c’est une bonne leçon pour madame.»

Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 6 juillet.

F. A.

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