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Luxembourg : un prévenu à la barre pour viol, menaces et séquestration


La liste des infractions reprochées au prévenu, âgé aujourd'hui de 27 ans, est longue. (Illustration : Archives LQ)

Poursuivi pour avoir abusé de sa femme l’été dernier dans un squat de la capitale, un homme comparaît depuis mardi devant la 13e chambre criminelle.

La liste des infractions reprochées au prévenu, âgé aujourd’hui de 27 ans, est longue. Outre le viol, le parquet reproche au jeune homme actuellement détenu à Schrassig d’avoir séquestré sa femme, de l’avoir rouée de coups, notamment avec une planche, et d’avoir menacé de jeter une bouteille d’ammoniaque sur elle.

Vers 0 h 30, le 16 août 2016, elle est arrivée au bureau de police. Son visage était couvert de blessures, elle ne savait plus marcher correctement. Elle a dit avoir été séquestrée, frappée et abusée sexuellement par son mari», a rapporté mardi matin le policier du quartier de la Gare en charge du dossier. La scène décrite par la victime, âgée alors de 22 ans, avait eu lieu boulevard de la Pétrusse à Luxembourg dans une maison abandonnée. La police n’avait pas retrouvé le mari dans le squat, mais rue de Strasbourg. Depuis son arrestation, il est en détention préventive à Schrassig.

Mardi matin, à la barre de la 13e chambre criminelle, il a reconnu une partie des reproches, à savoir les coups et blessures. En ce qui concerne le reproche du viol, il a estimé : «Je la connais depuis neuf ans, comment je peux la violer?» L’expert en génétique qui analysé les traces ADN prélevées dans les parties intimes a mis en évidence un haplotype compatible avec celui du prévenu. «L’haplotype n’identifie pas la personne, mais toute sa lignée paternelle», précise l’expert.

Le couple s’était marié en janvier 2013. En septembre 2014, le mari avait rejoint son épouse au Grand-Duché. Actuellement, ils ne sont pas encore divorcés. «Je suis en train de préparer les papiers», a indiqué l’épouse citée comme témoin, mardi. Elle raconte que depuis février 2016 ils n’étaient plus ensemble. À l’été, elle vivait séparée de son mari qui est en fait son cousin. Ils n’avaient plus de contact, mais quand ils se croisaient, il n’aurait pas été rare qu’ils se disputent.

Toujours est-il que le 14 août 2016, vers 3 h, elle avait rencontré son mari rue du Fort-Neipperg. «J’avais bu de l’alcool. Il m’a proposé d’aller au squat. L’ami de mon père chez qui je logeais à l’époque étant très pratiquant, je ne voulais pas avoir de discussions avec lui.» Elle dit s’être tout de suite endormie au grenier. Or à son réveil, son paquet de cigarettes et ses 50 euros avaient disparu. Cela aurait été le début de la dispute. «Il a commencé à péter un plomb. Il m’a frappée, tiré les cheveux, traitée de négresse… et menacée avec une bouteille d’ammoniaque.» Toujours selon les déclarations de la jeune femme, il aurait pris une planche pour la frapper entre les jambes avant de passer aux attouchements. «Je ne voulais pas. Mais je n’ai pas osé me défendre, témoigne-t-elle. C’est moi qui ai baissé mon pantalon. Mais je ne voulais pas. Quand il a vu mes larmes, il a arrêté.»

Un témoin se dit trop fatigué pour l’audition

«Je n’avais pas la possibilité de m’enfuir», poursuit-elle, indiquant que son mari l’avait enfermée dans le grenier. Vers 13 h, le 15 août, il l’aurait laissé partir. Elle avait filé chez le médecin. Avec son certificat, elle s’était ensuite présentée à la police. À la barre des témoins, elle a encore assuré que personne n’avait consommé de drogues au moment des faits. En fin d’audience, l’avocat du prévenu, Me Pim Knaff, a demandé que le témoin appose sa signature dans le plumitif en dessous de ses dépositions.

Auparavant, deux autres témoins avaient été entendus. En août 2016, ils squattaient l’immeuble boulevard de la Pétrusse. Mais leurs propos étaient plus confus qu’autre chose. Gesticulant dans tous les sens et plongeant à chaque instant sur la barre des témoins, la femme a ainsi invoqué son état de fatigue. La présidente l’a vite interrogée. «Qu’est-ce que vous avez pris comme drogue ce matin?– Je n’ai pas dormi à cause du stress de cette audience. – Vous donnez plutôt l’impression que vous n’avez pas envie d’être ici et que cela vous ennuie!» Au final, elle a affirmé avoir entendu ladite nuit un bruit à l’étage. Mais quand elle avait été voir, madame ne lui aurait pas fait part qu’elle avait besoin d’aide. «Je ne veux pas vous faire perdre du temps. Cela ne sert à rien si je continue à parler. Tout est écrit dans le procès-verbal», a poursuivi le témoin. «Vos déclarations posent quelques problèmes par rapport à d’autres dépositions dans le dossier», l’a reprise la présidente. La chambre criminelle n’aura toutefois pas obtenu plus de clarifications.

Le procès se poursuit cet après-midi avec l’audition du prévenu.

Fabienne Armborst

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