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Luxembourg : le serveur conteste avoir violé la fille du restaurateur


photo d'illustration AFP

À l’époque des faits reprochés, le prévenu travaillait comme serveur dans le restaurant du père, à Luxembourg, et logeait dans une chambre à l’étage.

« Ce n’est pas vrai du tout. » Voilà la position du prévenu (33 ans) poursuivi pour abus sexuels sur deux mineures à la barre de la 13 e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement à l’ouverture de son procès mardi matin. Le trentenaire conteste fermement avoir commis respectivement des viols et attentats à la pudeur sur les deux filles de son patron entre mars  2013 et avril  2014. L’enquête avait été ouverte le 19  mai 2014 quand ce dernier avait déposé une plainte pour abus sexuels.

« J’ai constaté que le plaignant a un restaurant indien dans la capitale et que l’accusé y travaille comme serveur. Et que deux jours plus tôt, ce dernier avait porté plainte pour avoir été exploité », indiquait, mardi, l’enquêteur de la police judiciaire, section protection de la jeunesse. À noter que le 30 juin dernier, le restaurateur poursuivi pour traite d’êtres humains a été condamné en première instance à un an de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 12 000 euros. Le procès en appel est prévu fin janvier 2017.

Retour sur l’enquête qualifiée mardi par l’enquêteur de « peu commune ». De nombreux interprètes avaient dû être appelés en renfort. Lors de son audition vidéo devant la police judiciaire, la fille du restaurateur, âgée à l’époque de 12-13 ans, expliquait être tombée amoureuse du serveur. Avaient suivi les premiers attouchements. « Je ne peux pas dire s’il y a eu pénétration. Mais c’est un fait qu’elle a parlé d’un rapport sexuel oral », conclut l’enquêteur. La sœur âgée à l’époque de 16  ans avait également déclaré être tombée amoureuse du trentenaire. Ce dernier aurait fini par la toucher à la poitrine et entre les jambes. Mais selon ses dires, il ne l’avait forcée à rien du tout.

Y a-t-il simple coïncidence temporelle entre le dépôt des deux plaintes ou est-ce une réponse à la première plainte déposée par le prévenu comme l’a avancé ce dernier au cours de l’enquête? Une bonne de dizaine de témoins sont cités dans ce procès. Les deux gynécologues qui ont examiné la présumée victime du viol plusieurs mois après les faits ont affirmé hier ne pas avoir pu déceler de signes spécifiques confirmant un tel acte  : « Cela ne prouve rien, mais n’exclut rien non plus », a récapitulé le médecin qui a vu la mineure en septembre 2014.

«Il m’a dit qu’ils apprenaient le français»

Les deux mineures avaient également été examinées par un psychologue en août 2014. Dans son rapport, l’expert qualifie leurs déclarations de constantes et conclut que leurs déclarations sont crédibles.

En fin d’audience mardi, la chambre criminelle a entendu le collègue qui partageait avec le prévenu une chambre au-dessus du restaurant. Le témoin déclare avoir vu le trentenaire embrasser une fois la mineure, mais il ne l’aurait pas davantage interrogé. « Il m’a dit qu’ils apprenaient le français ensemble. »

À la demande de la présidente, il indique qu’il ne pense pas que c’était forcé. Sous le feu des questions du tribunal et de la défense, le témoin a fini par évoquer une réunion de famille du restaurateur à laquelle il a assisté. Réunion lors de laquelle le serveur aurait été confronté au reproche des abus sexuels. Or le témoin dit ne plus se souvenir de ce que ce dernier a dit. « Il partage la même chambre que le serveur. Mais il n’écoute même pas quand les filles disent avoir été abusées par lui », intervient la présidente.

Lors de son audition, le témoin a également lâché que le prévenu aurait dit avoir acheté un billet pour retourner en Inde. « C’est la première fois qu’on entend cela », constate la présidente. Mais le témoin n’apportera pas plus d’éclaircissements.

Le procès prévu jusqu’à la fin de la semaine se poursuit ce mercredi après-midi avec l’audition des autres témoins.

Fabienne Armborst

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