Accueil | Police-Justice | Luxembourg : le prévenu conteste la tentative de meurtre

Luxembourg : le prévenu conteste la tentative de meurtre


C'est dans cet immeuble que le parquet reproche au prévenu d'avoir commis une tentative de meurtre. (photo archives LQ)

Le 28 octobre 2014, vers 3h, dans un appartement de la rue Adolphe-Fischer, à Luxembourg, une dispute entre deux hommes s’était terminée dans le sang. Un des deux individus avait frappé son adversaire avec un couteau. Depuis mercredi, il comparaît pour tentative de meurtre devant la 9e chambre criminelle.

« Sans intervention, le patient serait probablement mort d’hémorragies. » Les conclusions du chirurgien qui a opéré la victime d’urgence sont claires. L’expert a rappelé, mercredi, que le patient présentait notamment trois blessures au niveau du thorax. À la barre, le prévenu Carlos D. (36  ans) a toutefois contesté avoir voulu blesser l’homme âgé de 35  ans à l’époque.

Retour sur les faits  : ce 28 octobre  2014, la victime se trouvait au premier étage d’un appartement rue Adolphe-Fischer, à Luxembourg, en compagnie d’une amie. Cette dernière avait aperçu Carlos D. en bas de l’immeuble qui l’appelait. Elle avait ouvert la fenêtre. « J’avais dit (à mon amie) que je préférais qu’il ne vienne pas chez moi , a expliqué hier la victime aux juges. Il est monté par la fenêtre. »

Parce que Carlos D. ne voulait pas quitter l’appartement après avoir escaladé la façade, le trentenaire déclare l’avoir bousculé. Il lui aurait donné un coup de poing au nez. À la suite de quoi Carlos D. aurait sorti le couteau. « C’est après avoir été projeté dans le fauteuil qu’il m’a donné les coups de couteau dans le thorax », a précisé le trentenaire.

«Pas l’intention de le blesser avec le couteau»

Interrogé plus précisément sur ses relations avec la femme qui se trouvait avec lui au moment de l’agression, la victime a simplement laissé entendre qu’il l’avait rencontrée trois semaines auparavant. Ce témoin de l’agression a également été entendu par la chambre criminelle. « J’ai un bon cœur. » Voici sa réponse à la question de savoir pourquoi elle avait laissé entrer Carlos D. cette nuit-là, alors que le trentenaire n’était pas d’accord. « Normalement quand les amis venaient à l’appartement, ils sifflaient », a-t-elle ajouté.

L’auteur des coups de couteau avait pris la fuite après l’agression. Selon l’enquêteur, il avait été retrouvé le 31 octobre vers 5 h après avoir provoqué un accident avec une voiture volée. Lors de son arrestation, il avait contesté être monté par la façade dans le studio. Dans un sac de sport, on avait retrouvé un couteau pliant avec une lame de 12 à 15  cm.

Lors de son audition, mercredi, le prévenu n’a pas cessé de changer de versions. Il a déclaré qu’il avait l’intention de consommer de la cocaïne avec la femme dans l’appartement avant d’affirmer être monté par la fenêtre dans le studio, car il y avait entendu des cris depuis la rue. D’après lui, ce n’était pas la première fois qu’il se rendait ainsi à l’étage. « À aucun moment, je n’avais l’intention de le blesser avec le couteau. Je voulais qu’il me lâche pour que je puisse sortir », s’est enfin expliqué le prévenu qui se trouve en détention préventive depuis son arrestation.

Son avocat, Me Pim Knaff, a demandé que son mandant soit acquitté de l’infraction de la tentative de meurtre  : « Il a employé le couteau, car il a voulu se défaire quand on lui a tapé dessus .»

La défense déplore, par ailleurs, les failles de l’enquête par rapport à l’arme du crime. « Qu’on ne fasse pas analyser le couteau qu’on a saisi sur la personne à qui on reproche une tentative de meurtre est inadmissible », a plaidé Me  Knaff. Voilà pourquoi il demande à la chambre criminelle d’ordonner ce complément d’enquête.

Le procès se poursuit ce jeudi après-midi avec les réquisitions du parquet.

Fabienne Armborst

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.