Accueil | Police-Justice | Le Mosellan Michaël Chiolo, SDF, braqueur et terroriste

Le Mosellan Michaël Chiolo, SDF, braqueur et terroriste


Michaël Chiolo, 28 ans : SDF, braqueur, auteur d’une séquestration mortelle, terroriste. Le tout, en moins de dix ans. (photo DR/RL)

L’itinéraire de Michaël Chiolo, le Mosellan auteur de l’attaque terroriste qui a visé deux gardiens de prison, mardi en France, est glaçant. SDF, criminel, braqueur, terroriste : sa vie est un chemin de croix pour ceux qui croisent sa route.

«C’était un minet irresponsable qui tentait de se défausser», se souvient cet enquêteur lorrain. Il a entendu Michaël Chiolo dans le sud de la France en 2012, juste après son arrestation pour la séquestration mortelle de Roger Tarall, 80 ans, rescapé des camps de la mort. Trois ans plus tard, les deux hommes se recroisent pour «fermer une porte» dans un autre dossier.

«Ce n’était plus le même homme. Il avait le crâne rasé, 50 cm de barbe», rappelle le policier qui n’a pas été surpris, mardi, quand il a entendu parler de l’attaque terroriste qu’il avait perpétrée en prison, à Condé-sur-Sarthe (Orne).

Parcours criminel ultrarapide

À la différence des parents de sa compagne, Hanane Aboulhana, entendus mercredi en Alsace, ceux de Michaël Chiolo n’auraient pas encore été auditionnés dans le cadre de l’enquête antiterroriste ouverte après les faits. Et pour cause, les relations entre le jeune Mosellan né en 1991 et son entourage le plus proche étaient rompues depuis l’âge de ses 17 ans. SDF, braqueur, auteur d’une séquestration mortelle, terroriste, en moins de dix ans. Son parcours criminel ultrarapide interroge autant que son évolution du nazisme à l’islamisme.

Le jeune homme, fils d’une mère agent d’assurances dans le secteur de Saint-Avold, est devenu une sorte de vagabond puis un petit délinquant. Avant de basculer et de finir aux assises en 2014 pour la séquestration mortelle de Montigny-lès-Metz. «Il avait pris contact avec moi juste après, mais j’ai vite refusé de le représenter. Quand il m’a affirmé que l’octogénaire, sa victime, s’était suicidé, je n’ai pas pu continuer. Je me suis levé et je suis parti», soupire l’un de ses anciens avocats.

Grande noirceur

Le portrait qui ressort des déclarations de ceux qui l’ont croisé ces dernières années est d’une grande noirceur. Pour l’expert psychiatre qui l’a évalué en 2012, Michaël Chiolo présente un «trouble de la personnalité grave de type dyssociale», sur lequel les psychothérapies sont «sans effet». «Risque de récidive violente majeure» et «grande dangerosité», écrivait-il.

En 2010, il s’affichait pourtant heureux et amoureux sur son blog, fier de ses origines italiennes et converti à l’islam, sous le nom d’Abdel-Karim. Depuis le 5 mars 2019, son nom est associé à la première attaque terroriste en prison en France.

Alain Morvan (Le Républicain Lorrain)