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Justice – L’iPad trahit les braqueurs


Six hommes comparaissent depuis hier devant la chambre criminelle. La bande s’est trahie en se connectant sur son butin quelques jours après le crime.

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C’est grâce aux différents appareils volés, dont deux iPad, que les enquêteurs ont réussi à localiser une première partie des braqueurs. (Images d’illustration) (Photos : AFP)

À son retour à la maison, le couple avait vu surgir deux hommes derrière le capot de leur autre voiture garée sous leur abri. Sous la menace d’un pistolet, le père de famille avait été forcé à ouvrir la porte menant à l’intérieur de la maison. Il avait immédiatement été ligoté avec des menottes. Pour ouvrir le coffre-fort, on lui avait libéré une main. À la fin de l’opération, la victime avait été attachée avec les menottes contre un appareil de fitness.

Pendant que le père de famille vidait le coffre-fort sous la menace de deux hommes, le reste de la famille avait été réunie dans une chambre. La femme et les trois enfants avaient été recouverts avec une couverture sous la surveillance et les menaces de leurs complices.

Pour couvrir la sortie de la bande de la maison, l’un des acolytes avait frappé avec son pistolet contre la vitre de la chambre dans laquelle se trouvaient les otages.

> Un « grand coup »

Six prévenus comparaissent depuis hier devant la chambre criminelle pour ce crime. Ils sont âgés entre 24 et 37 ans et sont originaires de Guinée-Bissau, du Portugal et du Monténégro. Le parquet leur reproche d’avoir exécuté ou d’avoir coopéré directement à l’exécution du crime. Il retient également le vol à l’aide de violences et de menaces dans une maison habitée, pendant la nuit, ainsi que la prise d’otages.

Hier, lors de la première journée du procès devant la chambre criminelle, c’était au tour des enquêteurs de témoigner. D’après l’enquêteur en chef, les braqueurs voulaient faire un grand coup. Ils étaient convaincus de trouver beaucoup d’argent au domicile de cet homme d’affaires. « Les repérages ont été faits de façon professionnelle », a souligné, par ailleurs, le commissaire en chef. Sous différents angles, la bande avait fait des repérages de la maison de la victime.

Parmi le butin des malfaiteurs se trouvait une montre de la marque Rolex, la somme d’environ 8 500 euros, plusieurs téléphones portables, deux iPad, des pièces d’or, une clé pour la voiture Audi Q5 ainsi qu’un pistolet avec munition.

C’est grâce à différents appareils volés que les enquêteurs ont réussi à localiser une première partie des braqueurs. En cours de route, les voleurs avaient jeté par la fenêtre l’un des iPhone volés au niveau du rond-point de Merl. Ils avaient toutefois gardé sur eux les deux iPad.

> L’ADN retrouvé sur un morceau de gant

Quelques jours après les faits, les appareils ont été utilisés. Cette activation a permis aux enquêteurs de localiser deux frères qui retrouvent aujourd’hui sur le banc des prévenus. L’un des deux avait déjà travaillé pour la victime dans le passé.

La perquisition à leur domicile, qui avait été réalisée ensuite, avait permis de déceler dans le coffre-fort de la chambre de l’un d’eux le pistolet volé avec sa munition. Lors de l’interrogatoire de ce dernier, l’enquête s’était accélérée. L’inculpé avait avoué être présent au moment du crime et livré les pistes de ses complices.

D’après l’enquête, ils étaient quatre hommes pour effectuer le coup le soir du 6 mars 2013. Mais pour les repérages, qui ont précédé, ils étaient plus nombreux. Ce qui explique qu’aujourd’hui ils sont six sur le banc des prévenus. Un septième homme n’a, pour le moment, pas pu être déféré devant les autorités judiciaires luxembourgeoises.

Outre les enquêteurs, la chambre criminelle a entendu hier l’expert en génétique. Les traces d’ADN prélevées sur les lieux du crime n’ont permis d’identifier qu’une seule personne. Son ADN a été retrouvé sur le morceau de gant récupéré dans la fermeture éclair du sac à main de la victime.

Le procès se poursuit cet après-midi avec l’audition d’autres témoins.

De notre journaliste Fabienne Armborst