Arrêtés le 15 juillet 2019 à Pétange pour avoir mené un important trafic de stupéfiants, deux jeunes hommes ont été condamnés jeudi matin. Salah A. écope de 42 mois de prison ferme. Un sursis n’était plus possible à cause de sa condamnation pour trafic de drogue en Belgique. Ali K., quant à lui, prend 30 mois de prison, dont 15 mois avec sursis.
Plusieurs semaines d’observations et d’écoutes téléphoniques avaient été nécessaires pour cueillir le duo. Tout avait débuté par une dénonciation. L’enquête lancée au mois d’avril 2019 avait permis de constater que le duo effectuait un vrai travail d’équipe. L’un des deux hommes était en contact avec un numéro néerlandais qui s’avérera appartenir au fournisseur. La livraison de la marchandise se faisait via un autre contact en Belgique et une fois celle-ci importée au Grand-Duché, le duo l’écoulait. Pour toucher une vaste clientèle, il vendait de l’héroïne, de la cocaïne et de la marijuana. D’où le constat de l’enquêteur : «Ils avaient mis en place quelque chose d’assez rodé.»
Les quantités saisies le jour de l’arrestation n’étaient pas des moindres non plus : pas moins de 646 g d’héroïne et 204 g de cocaïne, plus de 3 600 euros d’argent liquide, des balances, un bloc-notes… sans doute utile à leur comptabilité. Mais l’enquêteur avait fait ses propres calculs. Sur base des écoutes, il était arrivé à une commande d’au moins 1,3 kg d’héroïne et 475 g de cocaïne entre début juin et le 15 juillet 2019.
«Pas le choix, pas de papiers»
Depuis leur arrestation, les deux jeunes hommes dorment à Schrassig. Fini l’hébergement au-dessus d’un café et les déplacements avec de faux papiers. En aveux, Salah A. s’était avancé à la barre de la 18e chambre correctionnelle : «Je sais que c’est pas bien. Je regrette.» «Pas le choix, pas de papiers», avait donné comme explication pour son comportement l’homme d’origine tunisienne qui jongle avec les alias. Le duo a 40 jours pour interjeter appel.
Fabienne Armborst