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Inde: un officier militaire suspecté du meurtre d’un journaliste


Il s'agit du deuxième meurtre d'un journaliste en moins d'un mois dans la région de Tripura (photo: AFP)

Un officier de l’armée indienne est poursuivi pour meurtre après la mort d’un journaliste local abattu mardi dans des circonstances troubles, a indiqué jeudi la police.

Commandant des Second Tripura State Rifles, dans l’État reculé du Tripura du nord-est du pays, Tapan Debbarma a été interpellé mercredi. Il est soupçonné d’avoir ordonné à son garde du corps d’exécuter le reporter Sudip Dutta Bhaumik lors d’un entretien dans son bureau.

Cette mort brutale de journaliste, la troisième en moins de trois mois en Inde, a déclenché un tollé dans la presse locale. Jeudi, les quotidiens du Tripura avaient laissé blanches les colonnes de leurs éditoriaux, en signe de protestation.

Tappan Debbarma « a été arrêté hier et présenté à un magistrat. Il a été placé en détention provisoire pour dix jours », a déclaré le responsable de la police Pradeep Dey. Son garde du corps avait lui été appréhendé mardi.

« Ils sont poursuivis pour meurtre », a ajouté cette source.

Les deux suspects ont affirmé que le journaliste était mort accidentellement dans une altercation. Mais son média soutient qu’il a été assassiné froidement pour une série d’articles incriminant l’officier dans une fraude présumée.

C’est dans cette même région du Tripura que le reporter Shantanu Bhowmick avait péri fin septembre, battu à mort en couvrant des affrontements politiques.

Et début septembre à Bangalore (sud), la journaliste renommée Gauri Lankesh, critique des nationalistes hindous, avait été abattue sur le seuil de sa maison. Aucune arrestation n’a eu lieu dans cette affaire.

Les deux dernières morts de journalistes au Tripura portent à 43 le nombre de reporters tués en Inde depuis le début des années 1990, sur la base du décompte du Comité pour la protection des journalistes.

L’Inde est classée au 136e rang mondial pour la liberté de la presse par l’organisation Reporters sans frontières.

Le Quotidien/ AFP

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