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Il est accusé d’avoir asséné de violents coups à son frère


L'un des frères souffre des suites d'une chute, l'autre l'a frappé. (Photo : archives LQ)

Philippe cherche à minimiser les conséquences de ses coups sur le handicap physique de son frère Hubert. Les séquelles remonteraient, selon lui, à une chute.

Une chute et ses conséquences séparent Hubert et Philippe, deux frères, qui administraient ensemble l’exploitation agricole familiale. Un fossé s’est creusé entre eux.

Dans la salle d’audience du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, il y a quelques jours, les deux frères sont assis à bonne distance l’un de l’autre et n’ont pas eu un regard l’un pour l’autre. Hubert reproche à son frère Philippe de l’avoir frappé et gravement blessé. Ce dernier tente de minimiser les séquelles des coups portés et les attribue à la fameuse chute.

Tout commence en septembre 2019. Hubert fait une chute de 4 mètres alors qu’il travaillait dans la ferme familiale. À la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, l’homme explique souffrir depuis ce jour-là d’une dystonie à la main et au bras droits.

Des contractions musculaires involontaires

Il s’agit d’un trouble du mouvement lié à un dysfonctionnement du système nerveux central. Elle se caractérise par des contractions musculaires involontaires soutenues et prolongées d’une ou plusieurs parties du corps engendrant des torsions ou des postures anormales.

Quand Hubert a repris le travail après une période de soins et de rééducation, les tensions entre les deux frères auraient vu le jour et n’auraient fait que s’amplifier au point que la collaboration soit devenue presque impossible.

Hubert accuse son frère de l’avoir dénigré, de s’être moqué de lui en raison de son handicap et de s’être montré de plus en plus agressif avec lui, allant jusqu’à le frapper avec un bâton à bestiaux. C’était le 6 juillet 2020.

Un traumatisme crânien

Philippe lui a asséné ce jour-là de violents coups à la tête et à la jambe gauche, affirme l’agriculteur, qui dit avoir passé de longs mois en rééducation pour soigner ses blessures.

À son arrivée aux urgences de l’hôpital de garde ce jour-là, les médecins ont diagnostiqué un traumatisme crânien au niveau de l’os pariétal à Hubert.

Ce choc sur la tête lui causerait toute une panoplie de troubles neurologiques dont des céphalées et des troubles de la mémoire courte, énumère son avocate avant de se porter partie civile pour la victime présumée. Elle a réclamé 150 000 euros pour réparer le préjudice physique et moral causé, selon son client, par les coups portés par son propre frère.

La victime exagère, selon son frère

Hubert a déménagé depuis les faits de juillet 2020 et ne travaille plus dans l’exploitation. Son frère reconnaît l’avoir battu et dit regretter d’avoir agi ainsi. Cependant, assisté de son avocat, il émet un doute quant aux séquelles dont Hubert dit souffrir.

L’avocat avance qu’une partie de ces troubles remonteraient à l’accident dont il a été victime le 11 septembre 2019 et ne seraient donc pas imputables à Philippe. «Hubert avait des blessures à la tête à la suite de la chute», précise l’avocat. «Il se plaignait déjà à l’époque de maux de tête, de vertiges, d’hypertension et de troubles du sommeil, entre autres.»

Une affirmation contestée par l’avocate de la victime présumée qui a insisté sur le fait que «cette chute n’a pas entraîné de lésions à la tête».

Le procureur ne s’avance pas

L’avocat de Philippe a contesté la demande de partie civile avant de demander au tribunal de prononcer la peine la plus basse possible à l’encontre de l’agriculteur, voire une suspension du prononcé et de rejeter la demande de partie civile.

Il n’y aurait pas de risque de récidive de la part du prévenu, a-t-il souligné en guise de circonstance atténuante à son égard. Pas davantage qu’il n’y aurait de preuve d’une relation causale entre les coups de bâton et les coups dont Hubert dit être accablé.

Pour en avoir le cœur net, l’avocat a suggéré au tribunal la nomination d’un expert médical afin d’évaluer les troubles et le montant du préjudice subi.

Le procureur s’est quant à lui rapporté à prudence du tribunal dans cette affaire. Le prononcé est fixé à jeudi.

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