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Haute-Saône : un collectif citoyen aide la police à arrêter un pédophile


Le collectif avait inventé l'histoire d'une enfant de 12 ans et s'était fait passer pour elle sur les réseaux sociaux. (Photo d'illustration : AFP)

Un collectif citoyen de « chasseurs de pédophiles » a alerté la police et permis l’arrestation d’un homme de 54 ans qui avait fait des avances sur internet à une mineure de 12 ans, a annoncé jeudi le procureur de la République de Vesoul, Emmanuel Dupic.

Ce dernier a été appelé vendredi dernier par la police judiciaire de Besançon, qui avait reçu un « dossier bien documenté du collectif +Team Moore+ », contenant des copies d’écran de discussions sur internet entre un homme et une mineure de 12 ans. Il s’agissait d' »échanges à caractère sexuel, l’homme proposait à la mineur un rendez-vous dimanche matin en gare de Besançon ».

À la demande du procureur, le suspect a été interpellé samedi matin à son domicile à Gray (Haute-Saône). Les enquêteurs ont saisi un ordinateur à son domicile et en garde à vue, l’homme « a reconnu avoir échangé avec l’enfant et les faits de corruption de mineur ». Sa garde à vue était également menée pour détention, diffusion et recel d’images de mineurs à caractère pornographique. Le suspect a été relâché dimanche, sans poursuite pour l’instant, le temps de mener une expertise psychiatrique et d’exploiter son ordinateur, pour savoir s’il y a d’autres victimes.

« C’est la première fois que nous sommes confrontés à ce type d’affaire »

Cependant, Emmanuel Dupic a assuré que « des poursuites seront engagées contre ce monsieur » lorsque l’enquête aura avancé. Le collectif avait inventé l’histoire d’une enfant de 12 ans et s’était fait passer pour elle sur les réseaux sociaux. Selon le procureur, les éléments transmis par ce collectif « peuvent constituer un début de preuve ». « C’est la première fois que nous sommes confrontés à ce type d’affaire (avec des faits de détournement de mineurs révélés par un collectif) en Haute-Saône. Il y a très peu de cas en France : il y a eu un cas à Dijon, un à Bordeaux en 2019 et un à La Réunion », a-t-il déclaré.

« C’est un nouveau phénomène qui pose question. C’est un procédé original pour lequel une grande vigilance est attendue car les organisateurs du collectif peuvent être poursuivis s’ils révèlent l’identité du mis en cause sur les réseaux sociaux : ils encourent des poursuites pénales. Et il y a un risque de vengeance sur la personne mise en cause », a souligné Emmanuel Dupic. « En France, la bonne attitude à avoir, c’est de signaler de tels faits sur la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur. Des enquêteurs spécialisés sont ensuite habilités à faire ce type de cyber infiltration », a-t-il expliqué.

LQ/AFP

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