Arlon – Hier après-midi, le corps sans vie de Béatrice Berlaimont, 14 ans, portée disparue depuis 11 jours, a été découvert près d’Arlon, non loin de son école.
[Best_Wordpress_Gallery id= »16″ gal_title= »Béatrice »]La jeune Béatrice avait disparu dans la matinée du vendredi 21 novembre. Elle se rendait à l’école. (Photos : police grand-ducale)
La disparition de la jeune fille, qui « ne présentait pas le profil d’une fugueuse » selon les autorités, avait immédiatement été jugée inquiétante et des moyens importants avaient été mobilisés pour la retrouver, dont l’hélicoptère de la police luxembourgeoise.
Le vendredi 21 novembre, ses condisciples et ses professeurs ont attendu en vain la jeune Béatrice Berlaimont. L’adolescente de 14 ans, demeurant à Schoppach, n’est jamais arrivée à l’athénée royal d’Arlon, où elle est élève en 3e année secondaire. Entre son domicile et l’école, il y a à peine quelques centaines de mètres à vol d’oiseau. Schoppach est un quartier situé à la sortie du chef-lieu, en direction de Virton. Et c’est près de Sesselich, non loin de son école et de Schoppach, qu’au terme de onze jours de recherches et d’angoisse, Béatrice a été retrouvée. Son corps sans vie a été découvert hier après-midi. Alors que ce périmètre avait déjà fait l’objet de fouilles il y a quelques jours. C’est un promeneur qui aurait fait la macabre découverte de façon fortuite.
Dès les premières heures, la disparition de Béatrice Berlaimont aura suscité une grande inquiétude, à Arlon. D’autant que ses proches décrivaient une jeune fille dont rien ne pouvait laisser présager qu’elle allait fuguer.
Alors, qu’a-t-il pu arriver à Béatrice, le vendredi 21 novembre entre l’heure de son départ de la maison, vers 7 h 30, et son école ? Le trajet compte trois rues : la rue de Schoppach, la rue de la Semois et, après avoir longé l’Espace Semois, la rue Goffaux, la rue de Sesselich, où se situe l’athénée royal. Entre elles, et alentour, il y a aussi des zones vertes et/ou boisées. Une ancienne carrière, quelques marécages aussi.
D’importants moyens sont mobilisés sans tarder. Les environs immédiats sont passés au crible, ainsi que d’autres zones avoisinantes. Les copains de classe de l’adolescente sont entendus, l’école passée au peigne fin.
> Aucune piste n’est privilégiée
Pendant ce premier week-end, les recherches se poursuivent sans relâche, seulement interrompues par la nuit qui tombe vite en cette saison. Policiers et agents du département Nature et Forêt (DNF) ne laissent rien au hasard. Les autorités grand-ducales mettent même un hélicoptère à la disposition des policiers belges. Des hélicoptères belges prennent le relais.
Malgré tous ces efforts, le quadrillage du terrain et la multiplication des pistes explorées se révèlent, l’une après l’autre, des impasses : Béatrice reste introuvable.
Le signalement de l’adolescente, affiché un peu partout, décrit une jeune fille aux cheveux bruns de corpulence mince et mesurant 1,60 m, portant au moment de sa disparition une veste en jean à manches en similicuir, des bottes noires, un sac à dos bleu marine ainsi qu’un sac à main en jean. Sur la photo qui l’accompagne, Béatrice Berlaimont, qui fixe l’objectif, esquisse un sourire.
Le lundi 24 novembre, le parquet d’Arlon fait un premier point sur l’état d’avancement des recherches. Pour faire le constat que celles-ci se sont jusque-là avérées infructueuses et qu' »au stade actuel de l’enquête, aucune piste n’est privilégiée : fugue, enlèvement… », déclare alors Sarah Pollet, magistrate chargée de la presse au parquet du Luxembourg. Bref, malgré les moyens mis en œuvre, l’enquête piétine et, jour après jour, la piste se fait plus froide.
Le mercredi 26 novembre, l’armée arrive en renfort. Comme cela a déjà été le cas dans les bois de l’Hydrion, proches de Schoppach, une battue est cette fois organisée dans ceux de Clairefontaine. Une fois encore sans résultat. Dans la région d’Arlon, la tension est devenue palpable.
L’hypothèse de la fugue laisse bientôt place à celles du suicide ou de l’enlèvement. Samedi, sur la base d’une proposition postée sur Facebook, 150 personnes partent à la recherche de Béatrice et à la rencontre de la population, armées de flyers et de bonne volonté, « dans le but de collecter des infos et d’inviter les gens à prendre contact avec la police et Child Focus », explique l’organisateur.
Tout cela sans compter sur les rumeurs qui, en onze jours, auront circulé, à propos de la jeune Béatrice et des raisons de sa disparition. Quelques-unes ont décrit une ado sans histoires, d’autres ont dépeint une étudiante mal dans sa peau. Certaines iront jusqu’à prétendre avoir aperçu Béatrice, de Luxembourg à Marseille. Autant de déclarations finalement sans fondement, que les enquêteurs prendront néanmoins le soin d’entendre et de recouper.
Jusqu’à hier après-midi, date du tragique dénouement. Béatrice Berlaimont est morte. Il faut à présent déterminer dans quelles circonstances.
Philippe Colling (L’Avenir)