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L’œuvre de Tania Mouraud s’installe à Pompidou-Metz (Vidéo)


Le Centre Pompidou-Metz présente, à partir de mercredi et jusqu’au 5 octobre, une première rétrospective d’envergure de l’œuvre de l’artiste française Tania Mouraud, née en 1942, figure féminine de l’art contemporain méconnue du grand public.

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En 1977 dans Paris, l’artiste placarde 54 affiches grand format faisant apparaître un « NI » laconique et subversif. Une façon de détourner les codes de la publicité. (Photos : DR/site internet taniamouraud.com)

Des expositions mettant autant en avant des femmes artistes sont encore « assez rares », en partie parce qu’elles ne sont pas toujours mises « sous les feux de la rampe de la même manière que les hommes », estime Hélène Guenin, l’une des commissaires de l’exposition, tout en notant les larges rétrospectives parisiennes récemment dédiées à Niki de Saint-Phalle et Sonia Delaunay.

Tania Mouraud, dont l’art est souvent conceptuel et s’exprime volontiers dans l’espace urbain, « a peut-être aussi un profil moins muséal que d’autres artistes », relève Hélène Guenin. L’exposition au Centre Pompidou-Metz accueille plus de 70 de ses œuvres, certaines ayant été spécialement conçues ou reconstituées pour l’occasion, comme sa première « chambre de méditation », créée à l’origine en 1970 : une salle en gradins, d’un blanc immaculé du sol au plafond, où ondule une fréquence sonore, sorte de décor égaré de 2001, l’Odyssée de l’espace.

Beaucoup d’installations de Tania Mouraud jouent avec la perception du langage, adressant par exemple des messages au spectateur avec des lettres en relief en négatif. L’artiste détourne partout les codes, que ce soit la publicité lorsqu’elle placarde en 1977 dans Paris, 54 affiches grand format faisant apparaître un « NI » aussi laconique que subversif, ou lorsqu’elle transpose des distinctions honorifiques, civiles ou militaires, à l’échelle de caissons muraux, pour en faire des abstractions géométriques colorées, comme des briques de Lego.

Avec pudeur et sobriété, elle évoque aussi l’histoire, notamment la Shoah, par exemple à travers sa récente vidéo Ad Nauseam, montrant des milliers de livres détruits au pilon dans un fracas assourdissant, une œuvre rappelant aussi son autodafé de ses propres peintures en 1968.

À partir de fin juin, des œuvres de Tania Mouraud seront aussi présentées dans neuf lieux partenaires à travers la ville de Metz ainsi que dans l’espace urbain.

AFP

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