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Des fonds malaisiens ont-ils été détournés via le Luxembourg ?


Un juge d’instruction du tribunal d'arrondissement luxembourgeois a été saisi de l'affaire. (illustration Fabienne Armborst)

Le parquet de Luxembourg a ouvert une information judiciaire contre X pour blanchiment dans le scandale de corruption et de détournement qui secoue la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB), qui éclabousse le Premier ministre malaisien Najib Razak, a-t-il annoncé jeudi.

Cette enquête fait suite « aux révélations sur les détournements allégués au préjudice du fonds souverain malaisien 1Malaysia Development Berhad (1MDB) », indique le parquet dans un communiqué.

Elle « vise notamment à retracer l’origine de quatre virements au cours de l’année 2012 et d’un virement en début de l’année 2013 pour un montant total de plusieurs centaines de millions de dollars, à destination d’une société offshore disposant d’un compte auprès d’une banque » luxembourgeoise, selon le parquet, qui n’a pas nommé la banque.

L’enquête « fait suite à des indices concrets concernant le détournement de fonds issus de sociétés détenues par l’Etat malaisien, par le biais de différentes sociétés off-shore disposant de comptes à Singapour, en Suisse et au Luxembourg », a expliqué le parquet luxembourgeois.

« Les faits allégués concernent notamment des sommes payées lors de l’émission de deux emprunts obligataires en mai et octobre 2012 », ajoute-t-il.

La justice suisse a ouvert le 14 août 2015 une procédure pénale contre deux anciens organes du fonds souverain malaisien 1MDB, notamment « pour soupçons de corruption de fonctionnaires étrangers, gestion déloyale des intérêts publics, blanchiment d’argent » portant sur 4 milliards de dollars.

Selon la justice helvétique, les schémas de détournement passaient par des banques suisses, mais aussi par le Luxembourg. Elle s’intéresse particulièrement à des investissements réalisés en relation avec le groupe pétrolier PetroSaudi, SRC, une filiale de 1MDB, les conglomérats Genting, actif dans les jeux de hasard, et Tanjong, contrôlé par un milliardaire malaisien et le fonds Abu Dhabi Malaysia Investment Co.

En Malaisie, cette affaire a éclaboussé le Premier ministre Najib Razak, qui avait créé 1MDB à son arrivée au pouvoir en 2009 pour moderniser le pays.

Les appels à sa démission se sont multipliés fin 2015 depuis une révélation en juillet troublante pour le chef du gouvernement: le versement de près de 700 millions de dollars (635 millions d’euros) sur ses comptes personnels. Le fonds est aujourd’hui endettée à hauteur de 10 milliards d’euros.

 

Le Quotidien / AFP

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