Accueil | Police-Justice | Dealer et prostituée tués : la réclusion à vie pour Lee K.

Dealer et prostituée tués : la réclusion à vie pour Lee K.


Le procès s'était ouvert début octobre 2019. Durant 17 jours d'audiences, la chambre criminelle s’est frayé le chemin vers la vérité. Elle a rendu son jugement ce mercredi après-midi. (Photo : Fabienne Armborst)

Conformément aux réquisitions du parquet, la chambre criminelle a reconnu, ce mercredi après-midi, coupables les deux prévenus dans l’affaire des homicides de Leudelange et du Fräiheetsbam, qui avaient frappé l’actualité début novembre 2016. Le second prévenu, Alden S., uniquement poursuivi pour le premier fait, écope de 15 ans de prison, dont 5 avec sursis.

Qui a appuyé sur la détente dans la nuit du 9 au 10 novembre 2016 avant que le corps sans vie du dealer nigérian ne soit déposé dans la forêt entre Leudelange et Schléiwenhaff? C’est la question qui avait longuement occupé la 13e chambre criminelle dans ce procès. Comme la prostituée roumaine retrouvée quatre jours plus tard sur le parking du Fräiheetsbam entre Strassen et Bridel, la première victime était morte d’une balle dans la tête.

Face aux juges, les deux hommes qui se sont retrouvés sur le banc des prévenus, Lee K. (36 ans) et Alden S. (24 ans), n’avaient cessé de se renvoyer la balle. Tous deux affirmant s’être trouvé au volant de la Mercedes A170 le soir du 9 novembre 2016 lorsque le dealer nigérian a été tué d’une balle dans la tête. Personne ne voulait avoir appuyé sur la détente.

« Alden S. était au volant. Et Lee K. a tiré »

Dans son réquisitoire le procureur d’État d’adjoint David Lentz avait coupé court à leurs histoires : «Les traces sont plus que parlantes. Elles n’admettent qu’une seule conclusion.» Pour savoir qui a tiré, il s’était notamment rabattu sur les traces de sang sur le jean porté par Lee K. et les traces ADN retrouvées sur le pistolet Walther P99. La crosse comportait celles de Lee K. et des deux victimes. Mais pas celles d’Alden S. «Il n’y a qu’une seule solution : Alden S. était au volant. Et Lee K. a tiré.»

L’histoire selon laquelle Alden S. se serait laissé entraîner par Lee K. et qu’il aurait eu le malheur d’être «simple témoin du coup de feu», il n’y croyait pas. Le dealer avait été tué pratiquement à bout portant. Le mobile dans cette affaire, selon le parquet, c’était clairement le vol. Le meurtre aurait été commis pour faciliter le vol ou pour en assurer l’impunité. Une fois déposé dans la forêt entre Leudelange et Schléiwenhaff, le cadavre du dealer avait été littéralement dépouillé. Portable, portefeuille avec ses 50 euros, passeport… tout avait disparu! Le duo n’avait pas hésité à revenir ensuite sur les lieux pour extirper de son gosier une boule de cocaïne de 5 g.

La prostituée dont le corps sans vie a été retrouvé le 14 novembre 2016 sur le parking du Fräiheetsbam avait également été tuée dans la Mercedes A170 sur le siège passager… d’une balle dans la tête. Même scénario que pour le dealer. Elle avait perdu la vie pour 7 euros… Mais pour ce fait, il y avait juste un homme dans la ligne de mire du parquet : Lee K. Alden S. avait bénéficié d’un non-lieu.

Pour Lee K., la 13e chambre criminelle a suivi les réquisitions du parquet : il est condamné à la réclusion à vie. Les juges n’ont cependant pas retenu la circonstance aggravante de la préméditation. Contre Alden S., uniquement poursuivi pour le premier fait, le parquet avait requis 22 ans de réclusion. L’homme, qui ne se trouve plus en détention préventive depuis le printemps 2017, écope au final de 15 ans de prison. Cinq ans de cette peine sont assortis du sursis. Enfin, les juges ont ordonné la confiscation de certains objets ayant servi à commettre les infractions, dont le pistolet qui a servi à perpétrer les deux crimes.

Ce sont des bris de verre retrouvés à proximité de la victime sur le parking du Fräiheetsbam qui avaient fait avancer l’enquête. La mère de Lee K. avait alerté la police le 16 novembre 2016, après avoir découvert la voiture ensanglantée de son fils avec la vitre latérale brisée.

Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel contre le jugement.

Fabienne Armborst

Tous nos articles sur ce procès : ici

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.