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Couple âgé braqué à Bereldange : jusqu’à 16 ans de prison requis


Menaces au revolver, casserole d’eau froide, saucissonnage… Le braquage du couple avait été brutal. (illustration Editpress)

Le parquet a requis mardi de lourdes peines contre les 4 hommes et la femme poursuivis pour avoir attaqué un couple âgé chez lui à Bereldange en 2008. À tour de rôle, les prévenus originaires de Forbach avaient tenté de minimiser leur rôle au cours des débats.

À la barre du côté des prévenus, cela avait été le sauve-qui-peut. Aucun des prévenus ne se souvenait qui tenait le pistolet ou le couteau. «On peut avoir un long débat sur qui a porté les armes. Mais il y a des armes qui ont été montrées», a coupé court mardi après-midi le premier substitut. Dans son réquisitoire, il a mis l’accent sur la violence gratuite des auteurs : «ll n’y avait aucune nécessité de frapper les deux retraités. Après avoir vidé leur coffre-fort (NDLR : 3 500 euros en liquide et 50 000 euros de bijoux) afin d’assurer leur fuite, ils les ont également ligotés. Et ils ont arraché le câble du téléphone fixe pour éviter qu’ils appellent les secours…»

Les hommes avaient profité de la présence de la jeune femme Amandine U. pour s’introduire dans l’appartement. Avec Kevin H., dont elle prétendait être la femme, elle était rentrée dans l’appartement cet après-midi du 23 décembre 2008. Tandis qu’ils jouaient aux potentiels acheteurs, Marouan H. et Sendy F. attendaient en bas dans la voiture qu’on les appelle.

«Même si Amandine U. a déclaré être réticente au début, elle a fait ce qu’on lui a dit de faire. Cela ne l’a pas empêchée de jouer son rôle pendant 20 minutes. Mais quand la violence arrive, la seule réaction qu’elle a eue, c’était de s’écarter.» Le premier substitut constate encore que même après les faits, alors qu’elle n’était plus sous l’emprise de personne, elle n’a pas non plus dénoncé les faits à la police. Il demande au final sept ans de prison contre la jeune femme. Vu son absence de casier judiciaire et son jeune âge – 21 ans – au moment des faits, sa peine pourrait néanmoins être assortie d’un sursis.

Contre Kevin H., le parquet réclame douze ans de réclusion mais ne s’oppose pas à un sursis partiel. À la barre, le trentenaire avait déclaré avoir participé au home-jacking par manque d’argent. Si le prévenu ne conteste pas sa présence, le parquet considère néanmoins qu’il s’est déresponsabilisé.

«Comme un lion en cage»

Contre les trois autres prévenus, 16 ans de réclusion ont été requis. «Marouan H. a fini par avouer sa participation à la dernière audience, mais il a des antécédents spécifiques», argue le parquetier. Sendy F., quant à lui, aurait été «le contremaître du home-jacking. Celui qui a fait preuve de plus grande brutalité».

La troisième homme, Kenan D., qui doit écoper, selon le parquet, de 16 ans de réclusion pour avoir été «le commanditaire» ne s’est jamais présenté au procès. Son avocat français Me François Robinet avait plaidé l’acquittement. «On a un faisceau d’indices graves. C’est lui qui a fourni les détails, les plans et les téléphones pour le braquage», a rétorqué le représentant du parquet.

Pour le ministère public, il n’y a pas non plus eu dépassement du délai raisonnable comme l’avait invoqué la défense. Il rappelle que le premier prévenu a été identifié en juillet 2014 grâce à son ADN retrouvé sur une ceinture dans l’appartement,

Actuellement, seul Marouan H., qui purge une peine pour un autre braquage sur un sexagénaire, se trouve encore en prison. Au cours du procès, il a été remis aux autorités françaises. Présent lors du réquisitoire, Sendy F., qui a déjà un casier judiciaire bien fourni, a estimé que 16 ans de réclusion n’étaient pas «la solution». «Quand je vais sortir, je vais être complètement fou. Seize ans de prison, c’est comme un lion en cage», a-t-il illustré aux juges.

La 9e chambre criminelle rendra son jugement le 17 janvier.

Fabienne Armborst

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