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Convoyeur de fonds abattu sur le parking de la City Concorde : le procès 21 ans après


Seize audiences sont prévues pour ce procès qui doit durer jusqu'à la mi-décembre. (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Pour un butin de 2 millions de francs luxembourgeois, un convoyeur de fonds avait perdu la vie le 24 juin 1997 à Bertrange. Depuis mardi, un Français comparaît devant la chambre criminelle de Luxembourg. Le sexagénaire, qui a déjà fait l’objet de plusieurs condamnations pour vols à main armée, a été identifié de longues années après le hold-up sanglant, grâce à son ADN.

C’est un gros procès qui a débuté mardi matin devant la 13e chambre criminelle. Il doit durer jusqu’à la mi-décembre. Près de 15 témoins ont été convoqués afin d’élucider les faits qui se sont produits le 24 juin 1997 en fin d’après-midi au centre commercial City Concorde à Bertrange. Vers 17 h 40, un convoyeur de fonds, qui transportait deux millions de francs luxembourgeois dans une mallette, avait trouvé la mort sur le parking du supermarché.

À l’arrivée de la police, la victime, qui ne portait pas de gilet pare-balles, gisait au sol. Elle avait essuyé deux tirs au niveau du cœur et des poumons. « Deux tirs mortels », notait mardi l’enquêteur de la police technique. Les auteurs avaient pris la fuite, mais leur voiture avec la lunette arrière brisée avait été retrouvée un peu plus tard sur le parking de la Belle-Étoile. « C’était une Renault 21 avec des plaques françaises. Elle avait été volée huit jours plus tôt. Les plaques d’immatriculation étaient une doublette, spécialement apposée pour le braquage .» Le véhicule semblait avoir été soigneusement nettoyé, poursuit l’enquêteur qui n’avait pu y relever d’empreintes digitales. « Même le cendrier était vide. »

C’est finalement divers objets retrouvés en Belgique qui feront avancer l’enquête. Les fibres d’un pull bleu ainsi que d’une perruque auburn correspondaient à celles recueillies dans l’habitacle du véhicule des fuyards sur le siège passager et les accoudoirs. L’expert en la matière, a parlé de 32 traces au total. Un nombre plutôt impressionnant, de l’avis du spécialiste fort d’une certaine expérience.

«Au moins deux auteurs ont tiré»

Les deux armes retrouvées avec celle du convoyeur de fonds dans un ruisseau près de Rulles, également en Belgique, en juin 1998 livreront d’autres indices. Si la victime s’était fait voler son arme de service lors du braquage, il semble néanmoins clair que les tirs ne provenaient pas de cette dernière. En s’appuyant sur les projectiles retrouvés sur les lieux du crime, la conclusion de l’enquêteur était : « Au moins deux auteurs ont tiré. »

Plusieurs individus ont participé au braquage sanglant. Mais juste un homme se trouve aujourd’hui sur le banc des prévenus. Deux autres suspects ont en effet bénéficié d’un non-lieu par manque de charges suffisantes de culpabilité. Identifié par son ADN, le prévenu Joël C. (64 ans) a été extradé en juin 2015 au Grand-Duché. Le Français a fait déjà l’objet de plusieurs condamnations pour vols à main armée dans l’Hexagone. Il s’est également évadé de prison. Avant d’être incarcéré à Schrassig, il purgeait une peine à Bordeaux. « La dernière fois que vous étiez en liberté c’était quand? », a voulu savoir la présidente, lors de l’ouverture du procès.

– « Il y a sept ans en 2011, pendant huit ans. »

À la question de savoir si les faits qu’on lui reproche au Grand-Duché sont vrais, sa réponse était catégorique : « Non! »

Suite du procès ce mercredi après-midi.

Fabienne Armborst

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