Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Nous avions une série de questions précises pour les CFL, concernant la collision survenue le 16 octobre à Bettembourg, et révélée ce matin par le syndicat SUD Rail côté français. Mais les éléments de réponse sont laconiques.
Les CFL reconnaissent ce lundi après-midi qu’il y a effectivement eu une collision le 16 octobre dernier… à un petit kilomètre seulement de la collision terrible du 14 février 2017. Mais on n’en saura pas beaucoup plus. Extrait : « En date du mardi 16 octobre 2018 vers 20h30, dans la gare de triage à Bettembourg, deux wagons de marchandises ont heurté une locomotive d’un train de marchandises en attente au départ vers sa destination de Woippy (F). Les responsables CFL et SNCF ont pris contact immédiatement à la suite de cet accident et collaborent étroitement à la compréhension des faits survenus. Une enquête détaillée est actuellement en cours […] La prise en charge du conducteur SNCF, commotionné, a été réalisée rapidement. »
Ping-pong avec la version du syndicat
Concernant la prise de contact « immédiate à la suite de l’accident » et la prise en charge, ce n’est pas la version rapportée par un cheminot du syndicat SUD Rail qui suit le dossier : « Le conducteur, choqué, a attendu 35 minutes qu’un supérieur de la SNCF vienne le chercher depuis Thionville !, nous explique-t-il. Pas d’intervention de quelqu’un des CFL, pas de permanence pour suivre le soir-même… »
Dans son communiqué, les CFL poursuivent : « Des mesures conservatoires ont été prises directement. En conclusion aux premières analyses, des problèmes techniques sur les installations ont déjà pu être exclus. » Il semblerait effectivement que le système de bascule des wagons sur les voies de triage soit suivi de près depuis l’accident. « Les CFL nous ont dit que c’était impossible de basculer en présence d’une loco et de son chargement maintenant », précise le syndicat SUD Rail. Qui persiste : « Il n’y a pas trop de procédures, chez eux, c’est « j’appuie sur le bouton et ça repart ». Chez nous, les procédures d’encadrement d’événement sont plus longues. »
Dernier paragraphe : « Comme l’incident a eu lieu sur le périmètre des activités de triage, donc en dehors des circulations ferroviaires, il n’a eu aucune conséquence sur le trafic voyageurs », précise les CFL. Version contredite par le syndicat SUD Rail : « On nous a affirmé que cette voie de triage pouvait servir au passage de voyageurs en cas de trafic surchargé à Bettembourg. Vous imaginez la même collision avec un train de voyageurs en face ? »
Hubert Gamelon
