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En Corse, le débardage à cheval revient à petit trot


La traction animale, certes plus onéreuse, permet de préserver le biotope sensible de cet milieu naturel protégé, tout en occasionnant peu de nuisances sonores. (photos AFP)

À Corte, en Haute-Corse, le domaine St Jean a pris des allures d’antan : ce site naturel protégé, prisé des promeneurs et des familles, connaît une opération de bûcheronnage puis de débardage par traction animale.

La première de la sorte sur l’île depuis 1961. Créateur de la société Terra d’Avvene, bureau d’études et de conseils en aménagement responsable des territoires spécialisé dans la traction animale, c’est Erwan Berroche qui a proposé cette action de débardage à la mairie de Corte. « Après le passage de tempêtes l’année dernière et il y a deux ans, le domaine était en très mauvais état. J’ai voulu essayer de comprendre pourquoi », explique l’initiateur du projet. Il s’aperçoit que la plus grande forêt de chênes liège d’altitude de Corse est envahie par les pins maritimes.

Probablement introduits par la Légion étrangère, ces arbres ne sont plus entretenus depuis son départ au début des années 1980 et posent aujourd’hui plusieurs difficultés, notamment une perte de territoire pour le chêne liège et un affaiblissement de la biodiversité. « La grande majorité de ces pins est de plus malade, attaquée par la cochenille du pin maritime », ajoute Erwan Berroche, précisant que, fragilisés, les arbres dépérissent et finissent par mourir en 5 à 7 ans. « Cela fait du bois mort, et donc c’est vecteur de feu », renchérit-il.

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Moins de nuisances

L’opération, prévue sur une dizaine de jours, concerne 2 hectares sur les 57 que compte le domaine, et a coûté 8 000 euros à la mairie.

La traction animale, plus onéreuse, permet de préserver le biotope sensible de cet milieu naturel protégé, tout en occasionnant peu de nuisances sonores. Comme au début du siècle dernier, les puissants chevaux, habitués aux travaux de force, ont évacué les troncs vers les limites du domaine afin qu’ils soient soit recyclés en plaquettes de chauffage, soit mis à disposition d’une structure hippique partenaire.

« C’est une espèce de réappropriation des savoir-faire vernaculaires dans un objectif de développement durable », appuie Erwan Berroche, en indiquant vouloir professionnaliser de nouvelles personnes dans cette technique de débardage.

LQ/AFP

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