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Chiot empoisonné au raticide : jugé en appel, le voisin exprime ses remords


En première instance, le sexagénaire avait écopé de six mois de prison avec sursis et d’une amende de 4000 euros. (Photo : archives lq/Julien Garroy)

Cookie avait à peine dix mois lorsqu’il a ingéré l’appât déposé sur le toit de la grange chez son voisin, à Moersdorf, dans le nord-est du pays, fin septembre 2017. Intoxiqué, le chiot était décédé trois jours plus tard. Le vétérinaire n’avait rien pu faire. Le rapport d’expertise établi par le Laboratoire national de santé (LNS) était sans équivoque : «Le raticide a tué le chien.»

Lors de son procès en première instance, le prévenu de 64 ans n’en avait pas démordu : l’appât était destiné aux rats. «Je n’y peux rien si le chien est mort empoisonné. Que chacun reste sur son terrain…» Visiblement, Cookie aimait monter sur le toit de la grange. Il y faisait aussi ses besoins… jusqu’au jour où il n’a pas su résister et s’est empressé de goûter le mélange de viande hachée au raticide. Vu son absence de repentir, le tribunal de Diekirch avait condamné le voisin début octobre 2019 à six mois de prison avec sursis (la peine maximale sous le régime de l’ancienne loi de 1983) et une amende de 4 000 euros.

Revirement devant la Cour d’appel, vendredi matin, où le sexagénaire a reconnu avoir fait une erreur en empoisonnant le chiot et exprimé ses regrets. À la différence de son premier procès, il s’est aussi présenté avec un avocat. «C’était une erreur d’utiliser du raticide pour neutraliser le chien qui lui causait beaucoup d’ennuis», a renchéri Me Michel Foetz qui a plaidé au lieu de la peine de prison pour une suspension du prononcé. Ce qui signifierait que sa culpabilité serait bien retenue, mais aucune peine prononcée.

«Une vraie énergie criminelle»

Mais la représentante du parquet général s’y est opposée au vu de la gravité des faits. Il aurait fait preuve d’une «vraie énergie criminelle» : «Il a acheté de la viande hachée et y a ajouté le raticide avant de le déposer sur le toit.» Il n’aurait pas non plus parlé au propriétaire ni à la police avant d’agir. «Il a tué un être vivant. Ni plus ni moins», soulèvera encore la parquetière avant de demander la confirmation de la peine prononcée en première instance. Mais elle ne s’oppose pas à ce que les six mois de prison soient transformés en travaux d’intérêt général (TIG).

En première instance, le sexagénaire avait également été condamné à payer quelque 900 euros à la propriétaire du chien. Il s’agissait de la somme réclamée pour rembourser toutes les factures de vétérinaire.

La Cour d’appel rendra son arrêt le 28 juillet.

Fabienne Armborst

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