Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Lors des plaidoiries, le tribunal a dû constater qu’un rapport d’expertise, réalisé à la demande de la défense, ne lui avait pas été versé. La 3e audience a donc été très courte. Suite du procès le 22 janvier.
« Le tribunal ne pourra statuer sans avoir confronté les experts avec les constats contradictoires. » Alors que les débats dans le procès du carambolage mortel survenu le 31 octobre 2014 sur l’A13 entre Altwies et Frisange devaient s’achever mercredi matin avec les plaidoiries de la défense et le réquisitoire du parquet, l’audience a rapidement été levée. La raison? Un rapport d’expertise complémentaire dont la 16e chambre correctionnelle n’a visiblement pas obtenu de copie. Il s’agit du fameux rapport réalisé à la demande de Me Max Muller défendant le conducteur de l’Audi A4 dans cette affaire. Toutes les parties semblent l’avoir eu. Sauf le tribunal donc… Ce qui avait déjà fait grincer des dents la veille.
Dans ce document, l’expert, que la défense a consulté, avance notamment que la Fiat Punto blanche a surgi et coupé la trajectoire de l’Audi A4 rouge. C’est en se basant sur une trace sur l’autoroute, venant de la voie de droite, qu’il en arrive à cette conclusion.
Mais ce qui ne corrobore absolument pas les conclusions présentées lundi matin par les deux experts chargés de la reconstitution du carambolage impliquant au total cinq voitures. «Sur base de ce problème, le tribunal aimerait confronter les trois experts. Le dossier est trop complexe pour qu’on ne le fasse pas», a tranché le président hier. Et de poursuivre : «Si cela est exact, le dossier peut prendre une tout autre tournure.»
L’homme de 30 ans, qui a perdu la vie dans ce tragique accident, était assis sur la banquette arrière de la Fiat Punto.
Rendez-vous le 22 janvier…
Les trois hommes qui se trouvent aujourd’hui sur le banc des prévenus (25, 44 et 66 ans) avaient été blessés. Si le sexagénaire au volant de l’Audi s’en était sorti avec deux vertèbres cassées, le conducteur de la Fiat Punto avait été grièvement blessé, puis victime d’un AVC à l’hôpital. Il s’est avancé en boitant à la barre. Enfin, le conducteur de la VW Golf, paraplégique depuis l’accident, se déplace en chaise roulante.
«Cette affaire a priorité absolue, par rapport à d’autres bagatelles», a souligné le président au parquetier à la recherche d’une date pour la confrontation des experts. Avant 2020, plus rien ne semblait toutefois possible. Rendez-vous donc le 22 janvier…
F. A.
