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Braquage du Casino 2000 : deux prévenus devant la justice


Depuis hier, deux prévenus comparaissent devant la chambre criminelle du Tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Le parquet leur reproche d’avoir braqué le 5 mars 2011, vers 2h, le Casino 2000 à Mondorf-les-Bains. Avec deux complices, ils avaient soustrait la somme de 85 444 euros avant de s’enfuir dans une BMWS3 vers la France.

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D’après les résultats de l’enquête, les auteurs du braquage du Casino 2000 étaient armés de trois revolvers, d’une kalachnikov et d’une masse. (Photo : archives LQ/François Aussems)

Cagoulés et armés de trois revolvers, un fusil automatique de type kalachnikov et une masse, les quatre braqueurs avaient rapidement pénétré dans le bâtiment du Casino 2000 à Mondorf-les-Bains, tandis qu’une cinquième personne était restée derrière le volant de la BMW.

La scène n’avait duré que 4 minutes et quelques secondes. Les braqueurs avaient foncé vers la caisse, l’un d’eux avait fracassé la vitre de sécurité du guichet à l’aide de la masse et l’autre y était entré. Pas moins de 85 444,60 euros, c’est la somme qui avait pu être dérobée à la réception ainsi que dans la salle de jeux. Dans son action, la bande avait menacé une vingtaine de personnes. Le réceptionniste, quant à lui, avait été plaqué au sol et pris en otage jusqu’à la fuite des braqueurs.

Sur les cinq hommes, seuls deux comparaissent aujourd’hui devant la chambre criminelle : Walid J. et Chady M., âgés respectivement de 34 et 28 ans et originaires de Vaulx-en-Velin (France). À la barre, le premier, actuellement incarcéré, a contesté hier matin son implication dans le braquage : « Ce n’est pas vrai ».

Cette première séance a été consacrée à la présentation des résultats de l’enquête. Selon le commissaire en chef de la police judiciaire, la stature corpulente du braqueur ayant brisé la vitre de la caisse, captée par les caméras de surveillance, correspond à celle de Walid J. La physionomie de l’individu plus petit qui était monté dans la caisse correspondrait quant à elle à celle de Chady M.

La BMW avec laquelle les braqueurs avaient pris la fuite en direction de la France avait été retrouvée dans l’après-midi du 5 mars 2011 près de Metz. En plus de la masse, du revolver et des plaques d’immatriculation retrouvés dans la boue, une trace d’ADN de Walid J. avait par la suite été découverte sur la ceinture de sécurité côté conducteur. Sur le bouchon du réservoir d’essence, dans la porte du passager, une autre trace d’ADN avait été détectée : elle appartiendrait à un troisième suspect, actuellement en prison à Lyon pour un braquage de bijouterie. Pour le commissaire en chef, ce bouchon peut être un indice que les braqueurs avaient l’intention de mettre le feu à la voiture. Mais les nombreuses patrouilles de police à leurs trousses les en auraient dissuadés, de peur d’attirer l’attention avec les flammes.

> Chaussures similaires et alibi tardif

Devant le Casino 2000, la BMW n’avait pas de plaques d’immatriculation. Un élément que l’enquêteur interprète ainsi : « Ils ne voulaient pas montrer que la voiture venait de leur région ni que l’on tire la conclusion que la voiture avait été volée à Villeurbanne ». Pour rappel, la BMW ayant servi au braquage avait été volée en début d’année 2011 dans la région de Lyon.

Dans son exposé, le commissaire en chef est également revenu sur un contrôle effectué dans la région de Bruxelles 26 jours après le braquage du Casino 2000. Avec deux autres personnes, les deux prévenus avaient été contrôlés dans une Audi S8 volée en Suisse et portant des plaques luxembourgeoises. Sur le ruban adhésif servant à fixer les plaques d’immatriculation avait été retrouvé l’ADN de Walid J.

D’après l’enquête, outre le fait que 26 jours après les faits, les deux prévenus étaient encore ensemble, ce contrôle a permis de relever un autre indice dans l’affaire du braquage : les chaussures que Chady M. portait au moment du contrôle en Belgique pourraient correspondre à l’empreinte retrouvée dans la boue à côté de la BMW abandonnée près de Metz.

Toujours selon l’enquêteur, le prévenu Chady M. aurait présenté relativement tard un alibi pour le braquage. Le 4 mars 2011 au soir, il aurait travaillé jusqu’à 21h30 dans la région lyonnaise. « Sa carte de conducteur de camion était bien en service jusqu’à 20h44, mais cela ne veut pas dire que lui-même a conduit », a précisé hier le commissaire en chef. Ce dernier a également des doutes par rapport à la déclaration de Chady M. qui aurait prétendu ne pas vraiment connaître Walid J., alors qu’ils habitent le même quartier et se sont rendus ensemble à Bruxelles.

Le procès se poursuit cet après-midi.

De notre journaliste Fabienne Armborst