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Braquage de la bijouterie Cartier : « Les 15 ans sont à confirmer »


(Illustration : Archives LQ)

Pour le parquet général, il y a suffisamment d’éléments pour conclure que les deux prévenus ont participé au braquage de la bijouterie Cartier, en 2013.

Depuis leur arrestation le 15 novembre 2013 à Berlin, les deux prévenus Renatas B. et Kanstantin U., originaires des pays de l’Est, contestent avoir commis le braquage de la bijouterie Cartier à Luxembourg fin mars 2013. Après avoir été condamnés en première instance à 15ans de réclusion ferme, ils avaient interjeté appel.

Quinze ans de réclusion, c’est bien trop!, s’est exclamé Renatas B. (46 ans), lundi après-midi, à la barre de la Cour d’appel. J’étais bien au Luxembourg. Mais je n’ai pas participé au braquage.» Comme devant les premiers juges, le prévenu a expliqué qu’une personne lui aurait fait la proposition de participer au braquage, mais qu’il aurait refusé.

Les faits reprochés au deux hommes remontent au 29 mars 2013. Pendant l’heure de midi, au moins quatre auteurs avaient braqué la bijouterie Cartier située dans la Grand-Rue à Luxembourg. L’attaque avait été très rapide. En moins d’une minute, 39 montres de la marque de luxe, d’une valeur de près de 458 000 euros, avaient été dérobées. Pendant qu’un auteur armé tenait en échec l’agent de sécurité, deux autres avaient encaissé le butin.

Lire aussi : Braquage de la bijouterie Cartier : ils écopent de 15 ans ferme

 

Les traces ADN de Renatas B. avaient été retrouvées sur une partie de l’équipement dont les braqueurs s’étaient débarrassés après l’opération : une casquette, une cagoule et une perruque. «J’ai eu les affaires en main, car je les ai apportées de Pologne», s’est défendu le quadragénaire, lundi. Le soir de la veille du braquage, un photographe amateur l’avait pris en photo en train de s’intéresser à la vitrine complètement vide de la bijouterie. «Je voulais regarder la vitrine. Mais je n’ai pas vu grand-chose», a tenté de se justifier le prévenu quand le président lui a fait remarquer qu’il pouvait toutefois voir à quoi ressemblait la salle de vente.

«Ce n’est pas moi !»

À la différence du premier prévenu, l’ADN du prévenu Kanstantin U. (35 ans) n’a pas été retrouvé. De l’enquête, il ressort toutefois que quelques jours avant les faits, le trentenaire s’était présenté comme client à la bijouterie Cartier, demandant qu’on lui présente des montres Rolex et qu’avec son portable il était en contact permanent avec Renatas B. «Ce n’est pas moi!», s’est défendu le prévenu, lundi.

«Vous acquitterez mon client au bénéfice du doute», a plaidé Me Philippe Stroesser. Pour l’avocat, il existe un doute sur le fait que son client soit l’individu capté par la caméra de surveillance, qui s’est présenté comme client dans la bijouterie. Il ne serait pas non plus établi que le portable repéré à proximité de la bijouterie se trouvait entre ses mains le jour des faits. «Mon client a utilisé ce portable pour Cologne et Berlin, lors de faits pour lesquels il a été condamné en Allemagne, mais cela ne veut pas dire qu’il était détenteur du téléphone six mois plus tôt au Luxembourg», a argué l’avocat.

Le second prévenu Renatas B. a changé d’avocat pour son procès devant la Cour d’appel. «Mon client n’a rien fait d’autre que regarder la vitrine vide. Il n’a rien entrepris dans cette affaire. Vous devez l’acquitter», a considéré Me Roland Michel tout en s’attaquant au quantum de la peine : «Au Luxembourg, pour un seul fait, il a écopé d’une peine beaucoup plus lourde que pour six faits en Allemagne.»

Mais, pour le parquet général, les éléments du dossier sont suffisants pour conclure à la participation des deux prévenus. «Renatas B. veut nous faire croire qu’il n’a pas participé alors qu’il a procédé au repérage, qu’il a fourni le matériel et que son téléphone était connecté lors de la commission des faits…», a récapitulé sa représentante. Elle a, par ailleurs, ajouté que ses traces ADN ont été retrouvées à l’intérieur de la cagoule et au niveau du front dans la casquette. Elle conclut : «On ne laisse pas des traces pareilles, si on les a juste touchées comme il l’affirme.»

Le parquet général a estimé qu’ils ne bénéficiaient d’aucune circonstance atténuante et prié la Cour d’appel de confirmer le jugement prononcé en première instance, à savoir 15 ans de réclusion ferme : «À juste titre, la chambre criminelle a retenu les qualifications de vol avec violences et menaces, de tentative de vol et d’association de malfaiteurs.» Prononcé le 28 juin.

Fabienne Armborst

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