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Braquage de G4S : « L’ADN n’est pas la reine des preuves »


Nos précédents articles sur le procès du braquage de G4S. (Photo : François Aussems)

Au 17e jour du procès du braquage de G4S hier, la parole était de nouveau à la défense. Comme la veille, les avocats ont plaidé l’acquittement.

Après cinq semaines de procès, on n’est sûrs de rien.» Tel était le constat de Me Eric Says, l’avocat à la défense du prévenu Dogan S., mardi après-midi. Au cours de sa plaidoirie, il a parlé d’un «dossier mince» et soulevé l’absence d’aveux, de témoins et de preuves tangibles : «Chaque prévenu a nié toute implication dans le braquage de G4S le 3 avril 2013.» Me Says est entre autres revenu sur le premier alibi évoqué par son client. Alors que ce dernier avait déclaré avoir travaillé le 3 avril 2013, l’enquête avait révélé qu’il était en congé. «Son premier réflexe était de dire qu’il travaillait. Il était de bonne foi. Il n’avait aucun intérêt à mentir sur un élément aussi simple à vérifier», a noté l’avocat.

Selon Me Says, les éléments du dossier ne sont pas suffisants pour une condamnation. «L’ADN n’est pas la reine des preuves», estime-t-il. Pour rappel, les traces de Dogan S. avaient été retrouvées sur le bouchon d’un des deux bidons d’essence à Garnich. Or pour la défense, ces jerricanes retrouvés à quelques kilomètres du siège de G4S soulèvent de nombreuses questions qui restent sans réponse : À quoi les bidons ont-ils servi? Qui les a posés à cet endroit? Pourquoi les retrouve-t-on bien alignés à 80 mètres de la carcasse de la voiture brûlée?

Nos précédents articles sur le procès du braquage de G4S

 

«Il faut des éléments de preuves tangibles. Le parquet doit rapporter la preuve irréfutable», a conclu Me Says en demandant l’acquittement de son client. Au cours de sa plaidoirie, il a également cité l’arrêt de la Cour d’appel du 10 juin 2015 qui a acquitté le principal prévenu du braquage du Casino 2000. Pour rappel, son ADN avait été retrouvé sur la ceinture de sécurité côté conducteur de la voiture ayant servi au braquage le 5 mars 2011.

Le réquisitoire du parquet cet après-midi

L’ADN s’est également retrouvé au cœur de la plaidoirie de Me Guy Uerlings. Son client Anouar B. avait insisté sur le fait qu’il n’a pas touché la batterie de 12 volts qui a été retrouvée sur le site de G4S à Gasperich. L’hypothèse émise, hier, par l’avocat à la défense était la suivante : «Il a pu toucher une paire de gants qui a ensuite touché la batterie.» L’ADN n’aurait donc pas été transféré directement, mais indirectement. Tout en reprenant la conclusion du professeur en statistiques en sciences forensiques de l’université de Lausanne entendu comme témoin, Me Uerlings a demandé à la chambre criminelle d’analyser avec une extrême prudence les résultats des expertises ADN. «Le doute est là dans ce dossier quant à la participation d’Anouar B. Je demande son acquittement», a-t-il fini.

Somme toute, il y aura uniquement eu, les deux derniers jours, des demandes d’acquittement pour les quatre prévenus du braquage de G4S, Anouar B. (35 ans), Dogan S. (44 ans), Cihan G. (31 ans) et Simon S. (26 ans).

Le procès se poursuit cet après-midi avec le réquisitoire du parquet.

F. A.

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