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« Boycott » des cheminots français sur le rail luxembourgeois : le vrai du faux


Avant la reprise du trafic entre la France et le Luxembourg, les cheminots français devraient disposer de toutes les garanties nécessaires au niveau de la sécurité. La SNCF souligne «ne pas en douter». (Photo : Archives LQ)

La SNCF a tenu à relativiser, jeudi soir, l’annonce selon laquelle «les conducteurs français ne circuleront plus au Luxembourg jusqu’à nouvel avis». Tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici la reprise du trafic.

L’information selon laquelle la SNCF aurait décidé de ne plus envoyer ses conducteurs au Luxembourg s’est répandue sur le net, jeudi en fin de journée, à une vitesse incroyable. Quitte à provoquer quelques sueurs froides de part et d’autre de la frontière. La réalité est beaucoup plus nuancée. Un communiqué de presse du syndicat de cheminots français CFDT est à la base du soi-disant «boycott» des conducteurs de train français. Déjà au lendemain de l’accident ferroviaire de Zoufftgen, ils avaient pointé du doigt les systèmes de sécurité des Chemins de fer luxembourgeois.

«À l’heure actuelle les causes de l’accident ne sont pas connues. C’est pourquoi la Direction SNCF Grand Est a pris l’engagement suivant : les conducteurs français ne circuleront plus au Luxembourg jusqu’à nouvel avis», pouvait-on lire dans le communiqué. La réalité est cependant beaucoup plus nuancée. Et le raccourci entre un communiqué franchement obscur de la CFDT – point de départ de l’emballement sur le web – et le soi-disant «boycott» un peu facile.

Que retenir alors de la position de la SNCF ? «Elle s’est simplement engagée à informer les représentants du personnel roulant que toutes les garanties de sécurité seront apportées au moment où le trafic pourra techniquement reprendre vers le Luxembourg, ce dont nous ne doutons pas», indique le responsable communication de la SNCF, joint par téléphone jeudi soir. Cela n’exclut pas que des conducteurs fassent valoir individuellement leur droit de retrait au moment de la reprise du trafic, mais nous n’y sommes pas.

«La CFDT sera vigilante sur les réponses apportées par la Direction régionale pour assurer la sécurité pour le personnel et la clientèle», ajoute le communiqué de presse. En attendant, il est vrai que les cheminots français ne passent plus la frontière. Et pour cause! Elle est inutilisable par Thionville en raison de l’accident; et du côté de Longwy, ce sont les conducteurs des CFL qui assurent habituellement la liaison vers Luxembourg. La CFDT consent que son communiqué diffusé à la hâte aux médias n’était peut-être pas très clair.

Bausch va contacter les autorités françaises

Côté luxembourgeois, on a également tenu à tenir un discours plus différencié. «Cette procédure est habituelle du côté français lors d’un évènement sécurité. Il y a quelques semaines, un mouvement de grève avait été lancé à la suite de l’agression d’une accompagnatrice de train», précise Mike Van Kauvenbergh, le porte-parole des CFL joint hier soir par nos soins.

Il confirme également que l’impact d’un éventuel «boycott» est pour l’instant limité. Et les CFL ont tenu à calmer le jeu. «On est en contact permanent avec les SNCF. Je ne pense pas qu’on puisse affirmer aujourd’hui qu’on soit confronté à un problème de sécurité. On reste en attente de l’analyse des boîtes noires pour définir les causes de l’accident survenu mardi», rappelle Mike Van Kauvenbergh.

Également contacté par nos soins, le ministre en charge des Transports, François Bausch, s’est lui engagé à clarifier la situation dans les meilleurs délais. «Le ministre va dès ce vendredi matin prendre contact avec les autorités françaises», nous a confirmé la porte-parole Dany Frank.

David Marques (avec Le Républicain lorrain)

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