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Belval Plaza : la prison au bout du procès des millions détournés


Le parquet reprochait au dirigeant de Multiplan d'avoir détourné l'argent qui avait été mis à sa disposition afin d'acquérir des terrains sur les anciennes friches industrielles et d'y développer le projet Belval Plaza. (archives Editpress)

Le dirigeant de Multiplan chargé de la réalisation du Belval Plaza a été condamné jeudi à 5 ans de prison, dont 3 ans avec sursis et 100 000 euros d’amende. L’ex-entrepreneur était poursuivi pour avoir détourné près de 25 millions d’euros lors de la réalisation du complexe Belval Plaza.

« Pendant 40 ans, j’ai été actif dans le secteur de la construction (…) j’ai toujours été transparent, toujours de bonne foi (…) Avec cette affaire, ma réputation et ma santé ont encaissé un coup. Je n’ai plus d’avenir… J’avais affaire à des partenaires incompétents au Belval Plaza. »

Dès l’ouverture de son procès, le dirigeant des sociétés Multiplan, poursuivi pour avoir détourné près de 25 millions d’euros entre janvier 2007 et mars 2010, lors de la réalisation du projet Belval Plaza, avait déclaré ne pas être d’accord avec tous les reproches. Il l’avait répété avant que les juges prennent l’affaire en délibéré. Le dernier mot de Cornelis V. (67 ans) à la barre : «Je reste convaincu d’avoir agi légalement.»

Le parquet avait requis sept ans de prison seulement en partie assortis du sursis ainsi que 10 000 euros d’amende contre le prévenu. «Il redirigeait des sommes faramineuses vers ses comptes privés», avait martelé le premier substitut lors de son réquisitoire.

À cela s’ajoutaient de nombreux frais qui avaient également été payés par Multiplan.

Confiscation de 19 millions d’euros

L’enquête avait ainsi mis au jour des frais de vin chiffrés à 29 000 euros, 330 000 euros d’œuvres d’art, 77 000 euros pour une Mercedes immatriculée aux Pays-Bas, 25 500 euros de frais d’hôtel à Nice, un avion et un hélicoptère…

Jeudi matin, la 12e chambre correctionnelle a finalement condamné l’homme d’affaires, qui avait indiqué lors du procès vivre aujourd’hui en Suisse, à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, et une amende de 100 000 euros. Le tribunal a, par ailleurs, ordonné la confiscation d’environ 19 millions d’euros ainsi que d’objets d’art. Enfin, un peu plus de 120 000 euros doivent être restitués à leurs légitimes propriétaires.

Dans cette affaire, il y avait eu six constitutions de parties civiles. Toutes ont été déclarées «irrecevables» ou «non fondées».

À la sortie de l’audience, Me Guy Loesch, l’avocat d’une des parties civiles, s’est dit satisfait «qu’il y ait une condamnation au niveau pénal», mais étonné qu’aucune des parties civiles ne se fassent indemniser. Dans ce sens, un appel au civil n’est pas à exclure. Également le condamné et le parquet ont 40 jours pour interjeter appel.

Fabienne Armborst

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