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Affaire G4S : « Je ne lui ai jamais parlé de braquage »


L'attaque contre le siège de la firme avait été violente. Les malfrats n'ont pas hésité à mitrailler les policiers. (Photo archives François Aussems)

Appelée comme témoin dans le procès du braquage du transporteur de fonds G4S, la copine d’Anouar B. a contesté, mardi, être au courant de braquages. Or son ex dit le contraire.

Depuis près de quatre semaines, Anouar B. (35  ans), Dogan S. (44  ans), Cihan G. (31  ans) et Simon S. (26  ans) comparaissent devant la chambre criminelle pour le braquage du siège de G4S, le 3  avril  2013 à Luxembourg-Gasperich. Depuis le début du procès, une quarantaine de témoins ont été entendus.

Alors que les derniers jours il a surtout été question de l’alibi du match de Champions League dans la soirée du 2 avril 2013, mardi au treizième jour du procès, c’est une conversation téléphonique entre la copine d’Anouar B. et son ex qui a dominé une grande partie des débats.

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Entre le 20 février et le 7 mars 2014, les enquêteurs avaient pu retracer 239 contacts entre ces deux interlocuteurs. L’écoute avait révélé que le 24 février 2014, le jeune homme avait demandé à son ex de supprimer sur son portable tous les contacts qu’elle avait eus avec lui. Il l’avait également informée qu’Anouar B. avait un bar à putes et qu’il gagnait de l’argent avec la prostitution. « J’en avais entendu parler, donc je lui ai dit. » Voilà la réponse donnée, mardi, par le témoin quand la présidente l’a interrogé pourquoi il avait jugé utile d’en informer son ex.

Durant l’ensemble de son audition, le témoin est resté relativement silencieux. Il n’a pas fourni plus d’explications sur cette conversation qui a néanmoins duré 19 minutes et lors de laquelle la phrase suivante était tombée  : « Il te dit que c’est des braquages ou quoi .» Sous la foi du serment, le témoin a néanmoins confirmé que son ex lui avait bien parlé de braquage sans pourtant donner plus de précisions.

La copine d’Anouar B., entendue mardi dans la foulée, n’a pas été plus loquace  : « Il m’a posé une question. Je ne lui ai jamais parlé de braquage .» Quant à la phrase qu’elle avait lâchée à son ex –  « je me suis bien mise dans la merde »  – elle a affirmé  : « C’est au moment où il m’a dit qu’Anouar B. tient un bar à prostitution. »

«Agréable et un très bon père de famille»

Le 10  novembre, les enquêteurs avaient pu retracer une conversation téléphonique entre Anouar B. et la mère de sa copine. « Je suis devant les flics et je vais aller te balancer », lui avait-elle lancé. À la barre, la mère a témoigné ne plus se rappeler cette scène. Tout ce dont elle se souvient, c’est d’avoir été en colère ce jour-là, à cause de la séparation d’Anouar B. avec sa fille.

En début d’audience, cinq autres témoins étaient cités. Les proches du prévenu Cihan G. étaient unanimes pour dire qu’il est « charmant, gentil, agréable et un très bon père de famille ». Son épouse a, par ailleurs, confirmé que Cihan G. est un passionné de football.

Enfin, le tribunal a entendu la propriétaire du hangar devant lequel Cihan G. gare les camions de sa société de déménagement. Lors d’une de ses auditions, le prévenu avait expliqué qu’il lui était arrivé d’acheter des bidons d’essence à moitié prix à des gitans et de les stocker en partie dans l’entrepôt. Pour rappel, des traces ADN de Cihan G. avaient été relevées sur l’un des bidons d’essence retrouvés sur le lieu du crime à Garnich. Le témoin a indiqué, mardi, ne pas être au courant de tels faits.

Le procès se poursuit ce mercredi après-midi avec l’audition du prévenu, Anouar B.

Fabienne Armborst

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