Un couple de la région de Trèves n’oubliera pas de sitôt l’incident survenu mercredi matin à Sarrebruck à bord du vol LG 9562 de la compagnie Luxair, qui n’a fait aucun blessé.
De retour d’un voyage en Chine, ce couple raconte l’incident du vol Luxair à nos confrères du Trierische Volksfreund. Le couple indique que l’avion a commencé à se soulever, mais qu’il a ensuite « stoppé son ascension puis heurté assez brutalement la piste. Nous avons ensuite glissé 300 mètres sur la piste ». Des témoins évoquent l’éclatement d’un pneu au moment du décollage.
Selon le couple, le pilote aurait très bien réagi et a su garder le contrôle de l’appareil jusqu’à son immobilisation, alors que le train d’atterrissage était rentré. Mais de la fumée s’est alors répandue à l’intérieur de l’avion. « Tout le monde dehors ! », a crié une hôtesse de l’air. Les 16 passagers ont alors été rapidement évacués et pris en charge par les secours, avant de récupérer leurs bagages une heure plus tard. « Certains sentaient encore la fumée », confie le couple de Trèves au Trierische Volksfreund.
La plupart des passagers ont été pris transportés par un bus jusqu’à Luxembourg, d’autres ont pris le train vers Hambourg ou été récupérés par des proches. L’aéroport de Sarrebruck est resté fermé jusqu’à jeudi soir. Huit vols – notamment à destination de Berlin, Antalya et Majorque – ont dû être annulés. Selon un porte-parole de l’aéroport cité par le Trierische Volksfreund, entre 350 et 400 passagers ont été concernés au total. Ce vendredi, porte-parole de l’aéroport confirme un « retour à la normale ». Seuls deux avions ont encore eu un léger retard dans la matinée.
L’avion accidenté de Luxair a été amené dans un hangar et est examiné par des experts depuis 18h mercredi soir. Alors qu’il avait effectué sans encombre le vol Hambourg-Sarrebruck, rien n’indiquait a priori que ce Bombardier Q400 allait connaître un tel incident.
« Le train d’atterrissage est en principe rentré assez rapidement »
Mercredi en début d’après-midi, un porte-parole de la police fédérale allemande avait indiqué à nos confrères allemands de la Saarbrücker Zeitung qu’un dégagement de fumée avait amené le pilote à avorter le décollage. « On ne peut pas confirmer cette version. Il faudra attendre les conclusions de l’enquête », a souligné le directeur général de Luxair, Adrien Ney, au cours d’une conférence de presse, mercredi soir, au siège de la compagnie au Grand-Duché.
Le pilote en chef de Luxair, Daniel Colling, et le directeur des opérations de vol, Horst Lenhard, également présents, n’ont pas pu apporter d’éléments concrets. « On ne peut encore rien dire sur l’altitude qu’avait l’avion. Le train d’atterrissage est en principe rentré assez rapidement », ont-ils déclaré. «Il n’est pas temps de spéculer. Le plus important est que personne n’a été blessé», a ajouté Adrien Ney, qui a souligné l’expérience de l’équipage. Luxair compte coopérer entièrement avec la BFU, l’agence fédérale allemande en charge des accidents impliquant des aéronefs, pour clarifier les circonstances de l’accident.
« Les passagers avec lesquels j’ai pu m’entretenir ont loué le travail de l’équipage et des services de secours. Ils n’ont pas eu l’air trop traumatisés », a indiqué Adrien Ney. « La prise en charge psychologique par la Protection civile a été déclinée. On restera cependant en contact avec tous les passagers. Ils seront tous indemnisés », a conclu le directeur général de Luxair.
Le Quotidien
L’ombre de 2002
Même si les deux accidents ne sont pas comparables, l’ombre du crash mortel d’un avion Luxair en novembre 2002 a brièvemment refait surface hier après le décollage avorté à Sarrebruck. Le seul crash dans l’histoire de la compagnie aérienne luxembourgeoise avait fait 22 victimes.