Les images de cet excès de vitesse faramineux avaient beaucoup circulé sur le réseau social Instagram au printemps dernier. La police a pu identifier l’auteur de la publication. Le jeune homme de 25 ans avait rendez-vous jeudi matin face au juge.
«En début de saison, les pilotes de F1 effectuent des essais. Cette année à Barcelone, les vitesses de pointe tournaient entre 313 et 330 km/h. Notre chauffard, lui, se situe juste un km/h en dessous.» L’excès de vitesse pointé jeudi matin par le représentant du parquet n’a pas eu lieu sur un circuit de course, mais sur l’A13 entre l’échangeur de Hellange et le tunnel de Frisange. C’est une vidéo postée sur le réseau social Instagram qui avait alerté les autorités luxembourgeoises.
Les images tournées de nuit montrent le compteur d’un véhicule. Le chauffard qui filme son exploit est à fond la caisse. Il double un camion à plus de 260 km/h, il s’engage dans un tunnel… et il change plusieurs fois de voie sans enclencher le clignotant. La vitesse maximale affichée : 312 km/h. La dernière séquence montre le bolide en train de faire le plein d’octane 102.
Une vidéo juste pour se «vanter»
Grâce à la plaque d’immatriculation bien visible sur cette dernière scène et le nom de son profil, la police a facilement pu rattraper l’auteur de la publication : un jeune homme de 25 ans. S’il est bien le propriétaire de l’Audi RS3 blanche filmée à la station-service cette nuit du 31 mars au 1er avril 2020, il conteste avoir commis l’excès de vitesse. Il aurait juste posté la vidéo pour se «vanter», avait-il expliqué à la police.
Pour son procès devant le tribunal de police d’Esch-sur-Alzette, hier matin, il avait toutefois adopté un profil bas. Il s’est fait représenter par son avocat. «On ne peut pas prouver qui conduit», estime Me Krieps, qui souligne qu’au 31 mars 310 Audi RS3 étaient immatriculées au Grand-Duché. Le doute devrait donc profiter au prévenu. Les seules infractions que le prévenu concède concernent les irrégularités détectées par la police sur son véhicule : la suspension rabaissée, des craquelures au niveau du système de freinage… Mais entretemps, tout cela aurait été mis en conformité.
«Il n’a pas pu dire à la police d’où il tenait la vidéo ni où il l’a copiée», a embrayé le parquetier, qui est donc convaincu que le prévenu est bien l’auteur de l’excès de vitesse. Avec une marge de tolérance de 7 %, la vitesse maximale retenue tombe à 290 km/h sur la portion d’autoroute limitée à 130 km/h et à 241 km/h pour la partie limitée à 90 km/h. À cela s’ajoute le fait qu’il manipulait son téléphone au volant pour filmer.
«Il était un réel danger pour les autres usagers de la route», dira encore le parquetier avant de requérir plusieurs amendes pour la ribambelle d’infractions et une interdiction de conduire de 12 mois pour l’excès de vitesse. Il estime qu’un sursis intégral n’est pas opportun. En fonction de la peine qui sera prononcée, celui qui travaille comme livreur pour un restaurant devra peut-être changer de moyen de locomotion… Résultat des courses : le 15 janvier.
Fabienne Armborst
un livreur pour restaurant ? comment il pouvait se payer une telle voiture? plutôt un « go fast » pour de la drogue…?