Le cap des 5 000 contaminations par jour au Covid-19, fixé par le président français Emmanuel Macron au 15 décembre comme condition pour lever le confinement, s’avère difficile à atteindre.
Après un pic à plus de 50 000, voire 60 000 contaminations certains jours fin octobre en France, le rythme avait ralenti jusqu’à atteindre 10 à 11 000 cas quotidiens fin novembre. Mais la semaine dernière, la baisse a marqué le pas, en plafonnant à environ 10 000 cas par jour, selon l’agence Santé publique France.
« On est un peu inquiet, aujourd’hui. C’est vrai que ça avait bien baissé, et puis là il y a une stagnation », a confirmé Odile Launay, infectiologue à l’hôpital Cochin de Paris et membre du Comité vaccin Covid-19, qui conseille le gouvernement.
Pour Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’université de Montpellier, il est trop tôt pour dire qu’on doit cette stabilisation à la réouverture des petits commerces, le 28 novembre. « Neuf jours après, c’est très difficile de voir une conséquence sur les entrées à l’hôpital, que nous considérons toujours comme les plus fiables », explique-t-il. Dimanche, 26 262 patients Covid-19 étaient hospitalisés dans toute la France, un chiffre qui baisse un peu moins vite depuis quelques jours.
« Ce n’est pas un chiffre magique »
Ce qui est sûr, selon Mircea Sofonea, c’est que le seuil des 5 000 nouveaux cas par jour « ne sera pas atteint le 15 décembre ». « Ce n’est pas un chiffre magique », mais le niveau « où il est possible de maîtriser l’épidémie » car « on peut remonter les chaînes de contamination », détaille l’épidémiologiste.
Le 24 novembre, Emmanuel Macron avait fixé ce cap, combiné à un niveau de « 2 500 à 3 000 personnes en réanimation », pour lever le confinement avant les fêtes de Noël, dans ce qui devait être un plan en trois actes avant un retour à une vie quasi normale. Premier acte : le 28 novembre, réouverture des commerces non essentiels. Deuxième acte : le 15 décembre, fin des attestations de déplacement et réouverture des cinémas, théâtres et musées. Troisième acte : le 20 janvier avec une reprise potentielle des bars, restaurants et salles de sport.
LQ/AFP
Si nous n’atteignons pas au 15 décembre les objectifs fixés il y aurait tout de même une solution qui, je crois, contenterait tout le monde. Elle consisterait à déconfiner, comme il était prévu, à partir du 15 décembre mais seulement pour une courte période c’est-à-dire jusqu’à la fin de l’année et après cette petite période de déconfinement le confinement serait à nouveau en vigueur le temps nécessaire pour que les chiffres baissent. Il s’agirait donc d’une sorte de parenthèse permettant à la population de passer tout de même les fêtes de fin d’année dans de bonnes conditions. Qu’en pensez-vous ?