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Vingt ans après, la Belgique se souvient de Julie et Mélissa


Le 24 juin 1995, Julie Lejeune et Mélissa Russo, deux amies de 8 ans, disparaissaient alors qu'elles jouaient à proximité d'un pont surplombant l'autoroute. (Photo Twitter @Le Soir)

La Belgique se souvenait mercredi avec douleur de la disparition, il y a tout juste 20 ans, des petites Julie et Mélissa, dont on allait apprendre 14 mois plus tard qu’elles avaient été enlevées par le pédophile Marc Dutroux, qui les a laissées mourir de faim.

Le 24 juin 1995, Julie Lejeune et Mélissa Russo, deux amies de huit ans, semblent s’être volatilisées alors qu’elles jouaient à proximité d’un pont surplombant l’autoroute, à quelques dizaines de mètres de la maison de Mélissa, dans la région de Liège (est). Les visages des deux fillettes, recherchées par leurs parents, s’affichent alors pendant plus d’un an sur les vitrines des magasins, dans les bus et même sur des ponts d’autoroute.

Le mystère va être levé après l’arrestation le 13 août 1996 d’un marginal de 40 ans, Marc Dutroux. Deux jours plus tard, deux adolescentes, Laetitia Delhez et Sabine Dardenne, enlevées quelques jours auparavant pour la première et quelques mois plus tôt pour la seconde, sont retrouvées vivantes dans une cache aménagée dans une des maisons de Dutroux près de Charleroi (sud-ouest). Très vite, le pays plonge dans l’horreur quand, le 17 août puis le 3 septembre, sont exhumés dans deux autres propriétés de Dutroux les corps de Julie et Mélissa, mortes de faim, et de deux jeunes Flamandes, An Marchal, 17 ans, et Eefje Lambrecks, 19 ans, enterrées vivantes.

Les quatre victimes sont portées en terre lors de funérailles nationales. L’opinion s’enflamme en apprenant que Dutroux était un violeur récidiviste ayant bénéficié d’une libération anticipée, et que l’enquête sur la disparition de ses victimes avait connu de graves dysfonctionnements. Une gigantesque « marche blanche » est organisée à Bruxelles en octobre 1996.

Vingt ans plus tard, la mémoire de cette période, qui commençait lentement à s’estomper, a été ravivée par les journaux et télévisions belges. « Ma fille me manque tous les jours, pas que le 24 juin, mais les médias rendent ce jour particulier », a déclaré le père de Mélissa, Gino Russo, dans le quotidien Le Soir de mercredi. « La vie se poursuit, on ne reste pas bloqué là-dessus. Mais il ne faut pas me provoquer et qu’on vienne me parler de pardonner, de libérer tout le monde et de réinsérer Dutroux. Non ! La grande réconciliation, c’est jamais », a ajouté son épouse Carine.

En juin 2004, Marc Dutroux est reconnu coupable des rapt et viol des six fillettes et adolescentes, et de la mort de quatre d’entre elles. Il est condamné à la détention à perpétuité, assortie d’une clause empêchant toute libération anticipée. Son ex-femme et complice, Michelle Martin, remise en liberté conditionnelle en août 2012, vit dans la région de Namur (sud).

« Il y a vingt ans, une onde de choc traversait notre pays », a fait valoir la Reine Mathilde dans un communiqué, appelant tous ses concitoyens à rester en « alerte » et à collaborer avec les autorités, « car aujourd’hui encore des enfants sont régulièrement signalés comme disparus ou perdus ».

AFP

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