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Venezuela : l’immunité parlementaire de l’opposant Juan Guaido levée


Si la décision de l'Assemblée constituante pourrait, en théorie, aboutir à la présentation devant la justice ordinaire de Juan Guaido, il est difficile d'anticiper ses conséquences concrètes dans ce pays où personne ne reconnaît la légitimité de personne. (photo AP)

L’Assemblée constituante vénézuélienne, acquise au chef de l’État Nicolas Maduro, a approuvé mardi la levée de l’immunité parlementaire de l’opposant Juan Guaido, reconnu président par intérim par plus d’une cinquantaine de pays, permettant ainsi la poursuite de la procédure pénale engagée à son encontre.

D’un vote à main levée, l’Assemblée constituante a approuvé à l’unanimité la « poursuite de la procédure pénale » lancée contre Juan Guaido, député de centre droit et président du Parlement, par la Cour suprême, a annoncé le président de la Constituante, Diosdado Cabello.

« Nous agissons en conformité avec la Constitution », a-t-il ajouté.

« Rien ne nous arrêtera », a assuré de son côté Juan Guaido, dans une allocution devant ses partisans et des journalistes, peu après l’annonce de la mesure prise à son encontre. « Le peuple est déterminé et rien ne nous arrêtera », a-t-il dit ajoutant qu’il n’y avait « aucune marche arrière dans ce processus ».

L’Assemblée constituante remplace dans les faits le Parlement, seul organisme contrôlé par l’opposition et que préside Juan Guaido.

La levée de l’immunité parlementaire de Juan Guaido, qui s’est déclaré président par intérim le 23 janvier à la surprise générale, avait été adressée par la Cour suprême à la Constituante lundi.

Il lui est reproché de ne pas avoir respecté une interdiction de sortie du territoire. Juan Guaido avait bravé cette décision prise le 29 janvier par la Cour suprême en quittant clandestinement le pays pour effectuer une tournée en Colombie, au Brésil, au Paraguay, en Argentine et en Équateur, de fin février à début mars.

« Parfois, la loi tarde, mais dans ce cas-ci elle arrive », a lancé Diosdado Cabello à l’issue du vote de la Constituante mardi soir.

Tant la Cour suprême que l’Assemblée constituante sont jugées comme acquises au pouvoir en place par l’opposition, tous leurs membres ayant été désignés par le chavisme, du nom du défunt président Hugo Chavez (1999-2013).

Si la décision de l’Assemblée constituante pourrait, en théorie, aboutir à la présentation devant la justice ordinaire de Juan Guaido, il est difficile d’anticiper ses conséquences concrètes dans ce pays où personne ne reconnaît la légitimité de personne.

Avec le vote de l’Assemblée constituante, la Cour suprême va poursuivre la procédure judiciaire contre Juan Guaido.

« Inquisition » 

Plus tôt mardi, ce dernier avait dit sa crainte d’être arrêté dans les prochains jours, dans le cas où son immunité parlementaire serait effectivement levée.

« Ils peuvent essayer de m’enlever », avait-il déclaré à des journalistes au sujet du pouvoir en place.

« Vous savez comment agit le régime. Ce n’est même plus de la persécution, c’est l’inquisition », avait estimé l’opposant de 35 ans, qui ne reconnaît pas la sanction de la plus haute juridiction vénézuélienne.

Les États-Unis ont déjà mis en garde Caracas à plusieurs reprises contre toutes représailles à l’encontre de celui qu’ils considèrent comme le chef de l’État légitime du Venezuela.

 

AFP