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USA : lutte politique autour du décès du juge de la Cour suprême


La disparition de son doyen laisse la plus haute juridiction américaine dans une parité de quatre juges conservateurs et quatre autres considérés comme progressistes. (Photo AFP)

Après le décès samedi du juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis, Antonin Scalia, l’heure est à la bataille politique sur le prochain sage que le président Barack Obama va proposer. Un choix qui pourrait avoir d’énormes répercussions sur le pays.

La disparition à 79 ans de son doyen laisse la plus haute juridiction américaine dans une parité de quatre juges conservateurs et quatre autres considérés comme progressistes. La couleur politique du successeur d’Antonin Scalia, un catholique traditionaliste d’origine italienne, connu pour ses positions anti-avortement ou encore en faveur de la peine capitale, pourrait donc faire basculer la Haute cour d’un côté ou de l’autre, avec un impact considérable sur les décisions à venir concernant la société américaine.

Le président Obama s’est engagé dès samedi soir, dans une allocution solennelle, à « remplir (ses) responsabilités constitutionnelles » pour désigner un nouveau magistrat. Les républicains sont vent debout contre cette future nomination. Ils craignent que le président en fonction ne propose un juge progressiste, le chef de la majorité républicaine au Sénat -qui doit ratifier les nominations- Mitch McConnell ayant averti qu’il reviendrait au prochain locataire de la Maison Blanche de désigner un nouveau juge.

Les républicains à l’affût

Et en pleine campagne présidentielle, les candidats républicains pour succéder à Barack Obama dans moins d’un an, ont redoublé d’éloges sur Antonin Scalia et ont couru les plateaux de télévision dimanche pour fustiger par avance le choix du président américain. « Je pense que le président Obama va soumettre une nomination. Et selon toute vraisemblance, cette personne (…) sera rejetée par le Sénat. Il a tous les droits de le faire. Et le Sénat a tous les droits de ne pas confirmer cette personne », a résumé Jeb Bush, candidat à l’investiture républicaine, sur CNN.

« Nous allons avoir une élection cette année. Et une partie de ce vote se fera sur quel genre de nommé voulez-vous ? Parce qu’on sera désormais interrogé là-dessus, quelle personne ou type de justice voulez-vous à la Cour suprême ?« , a abondé le sénateur de Floride Marco Rubio, qui estime que la Cour « peut fonctionner à huit membres » jusqu’à ce qu’un prochain président soit élu.

Durant trois décennies, le juge Scalia a incarné à la Cour suprême les thèmes les plus chers de l’Amérique conservatrice, que ce soit en matière de famille, de religion, de patriotisme ou de maintien de l’ordre. Défenseur de la détention d’armes individuelles, Antonin Scalia était ouvertement opposé à l’avortement, à l’union homosexuelle et à la discrimination positive.

Barack Obama a déjà nommé deux juges progressistes à la Cour suprême. S’il en nommait un troisième, il deviendrait le président le plus prolifique en la matière depuis le président républicain Ronald Reagan, qui avait d’ailleurs nommé Antonin Scalia en 1986. Mais le candidat du président démocrate Obama a donc toutes les chances d’être retoqué devant un Sénat contrôlé par les républicains.