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Un eurodéputé italien piétine ses notes, Moscovici le traite de « fasciste »


"Quand on commence à piétiner les règles, y compris avec des chaussures, on a une espèce de dérive lente vers ce que l'on appelle la démocratie illibérale", a tancé le commissaire européen. (photo AFP)

Le commissaire européen Pierre Moscovici a traité vendredi de « fasciste » l’eurodéputé italien qui a piétiné ses notes avec sa chaussure, promettant de combattre « ces gens-là » jusqu’à son « dernier souffle ».

« C’est un crétin, un provocateur, un fasciste. Son geste est grotesque », a affirmé Pierre Moscovici sur la chaîne CNews. Il était interrogé sur la provocation d’Angelo Ciocca, l’eurodéputé de la Ligue (extrême droite) mardi après la conférence de presse où le commissaire avait annoncé le rejet du budget italien.

« Quand on commence à manier la violence à l’encontre des institutions, quand on commence à piétiner les règles, y compris avec des chaussures, on a une espèce de dérive lente vers ce que l’on appelle la démocratie illibérale, c’est-à dire le non respect de la liberté de la presse, la liberté de la justice et des institutions politiques », a-t-il affirmé. « C’est vraiment la politique que je déteste et c’est des gens que je combattrai jusqu’à mon dernier souffle », a promis Pierre Moscovici, rappelant que Matteo Salvini, le patron de la Lega, s’était démarqué de la provocation de l’eurodéputé. « On ne change pas l’Europe avec des provocations », a déclaré le ministre italien de l’Intérieur à propos du geste d’Angelo Ciocca.

« Une sourde violence »

Le commissaire européen a rejeté mardi le budget italien, largement en dehors des clous européens, une décision inédite, et demandé au gouvernement de la coalition populiste de lui présenter un budget révisé sous trois semaines. Angelo Ciocca a rejoint la tribune de presse à l’issue de la communication de Pierre Moscovici et a pris les notes de ce dernier sur la table. Il a alors enlevé une chaussure, qu’il a appliquée sur les feuilles subtilisées, sous l’œil incrédule du commissaire français.

Après avoir parlé d’un « manque de respect », le commissaire avait déjà qualifié mercredi le geste de « grotesque » sur Twitter. « Au début on sourit et on banalise parce que c’est ridicule, puis on s’habitue à une sourde violence symbolique, et un jour on se réveille avec le fascisme. Restons vigilants ! La démocratie est un trésor fragile », a-t-il écrit.

LQ/AFP

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