La France va former et équiper plusieurs bataillons ukrainiens avec des « dizaines » de véhicules blindés et chars légers, ont annoncé les deux pays à l’issue d’un dîner à Paris entre les présidents Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, qui ont aussi appelé à de nouvelles sanctions contre la Russie.
« Dans les semaines à venir, la France formera et équipera plusieurs bataillons avec des dizaines de véhicules blindés et de chars légers, dont des AMX-10RC », est-il précisé dans une déclaration commune. Paris s’était engagé en tout début d’année à céder à l’Ukraine des AMX-10 RC, des chars légers et rapides. Les annonces formulées dimanche sont nouvelles, a relevé un conseiller de l’Elysée, sans plus de précisions. La France concentre aussi ses « efforts sur le soutien des capacités de défense aérienne de l’Ukraine », souligne la déclaration commune.
Elle a déjà livré des systèmes anti-aériens de courte portée Mistral, de moyenne portée Crotale et examine avec l’Italie la livraison de systèmes sol-air plus sophistiqués SAMP/T, a rappelé l’Elysée. Concernant la demande ukrainienne d’avions de chasse, « la question est un peu prématurée », a réitéré un conseiller du président Macron, en rappelant qu’il fallait d’abord pour cela former des pilotes, un processus long et complexe.
« En plus de sa contribution nationale, la France participe activement aux mesures de l’Union européenne et de l’OTAN en matière d’assistance militaire à l’Ukraine et de formation des soldats ukrainiens », a ajouté la déclaration commune des deux pays.
Sur l’année 2023, elle vise la formation de 2.000 Ukrainiens en France et de près de 4.000 en Pologne où elle a déployé plus de 200 soldats pour cela. Sur le terrain diplomatique, les deux présidents se sont prononcés pour de nouvelles sanctions et pour la poursuite du renforcement des liens entre l’Ukraine d’une part, l’Otan et l’Union européenne d’autre part.
« L’Ukraine et la France s’accordent sur la nécessité d’accroître nos pressions collectives sur la Russie par de nouvelles sanctions afin d’affaiblir la capacité de ce pays à poursuivre sa guerre d’agression illégale », déclarent les deux pays.
« L’avenir de l’Ukraine et de son peuple est au sein de la famille européenne. L’Union européenne a déjà reconnu la perspective européenne de l’Ukraine et lui a accordé le statut de pays candidat », dit la déclaration qui ajoute que la France « attend avec intérêt le rapport de la Commission européenne pour commencer les négociations d’adhésion ».
La France réaffirme, dans ce texte, le droit de l’Ukraine à choisir ses arrangements de sécurité et veut aider « l’Ukraine à poursuivre son chemin vers la famille euro-atlantique », est-il écrit. Volodymyr Zelensky faisait étape à Paris dimanche soir, dans le cadre d’une mini-tournée européenne qui l’a aussi conduit en Italie et en Allemagne au cours du week-end.